Volvic Volcanique Expérience : une aventure volcanique de 224 km dans le Massif Central

La VVX édition 2022. En mai, il fait bon courir sur les sentiers du Massif Central. Du 25 au 28 mai 2022 se déroulait la Volvic Volcanique Expérience. De nombreuses courses et animations étaient proposées tout au long du week-end. Outdoor And News était sur place pour vous faire vivre cet ultra trail.

Récit d’un évènement outdoor incontournable vu de l’intérieur sur le parcours 224 kilomètres !

Massif du Lioran

La VVX : un ultra trail d'exception aux allures volcaniques

Les souvenirs sont nombreux, certains se mélangent mais je vais essayer de vous retranscrire cette folle traversée du Massif Central.

Par où commencer… Départ mercredi 25 mai 2022 de la station du Lioran dans le Cantal. L’ambiance est convivial. 10 heures, la musique de la VVX résonne. C’est l’heure pour les 30 coureurs solo et 30 duo de partir pour une longue traversée.

Ça commence par une portion de 31km avec plus de 2 000m de dénivelé positif. De quoi vite prendre de la hauteur avec le Plomb du Cantal et le Puy Mary.

Seulement quatre bases de vie sur le parcours alors il faut gérer les pauses. Je prends mon temps à chaque fois. La route est longue.

La deuxième portion qui nous emmène à Condat (km 68) fait mal. Beaucoup de routes, les pieds et les jambes subissent. Je suis avec Franck de Dijon, on se motive pour courir un maximum pour ne pas rester trop longtemps sur cette partie qui mine le corp et le cerveau.

Arrivée à la base de Condat, c’est le moment de se faire masser, ma super assistante Hortense fait ça à merveille. Par contre impossible de bien s’alimenter, ça ne passe pas vraiment…
Je repars avec Gregory de Saint-Étienne et Nicolas. La nuit vient de tomber, la tenue de nuit et la frontale sont de sortie. J’espère que tout ira bien même si je suis très très fatigué.

C’est mon plus gros reproche envers moi-même… Je n’ai pas accumulé assez de sommeil en marge de cette course et je suis clairement en train de le payer.

À la limite de l'abandon sur la première partie de course

Massif du Lioran

Direction Pertuysat juste à côté du Lac Pavin. Pour y arriver : 37 km. La progression est lente car le sentier est accidenté et la peur de se blesser est dans tous les esprits… Le temps semble long malgré les discussions. Mes yeux se ferment malgré les commandes de mon cerveau.

Je sens bien que ça ne va pas bien et que mon corps me lâche. Il veut juste aller dormir mais c’est pas le plan malheureusement. La lucidité diminue au fil des kilomètres.

Sur certains appuis ma jambe droite m’abandonne totalement. Je me retrouve dans une barrière, mon cerveau ne communique plus avec mes muscles. Dans un état de grande fatigue nous arrivons au km 105.

Dans ma tête tout est noir, je ne vois pas comment mon corp peut continuer l’aventure. Je n’ai même pas fait la moitié et j’ai déjà franchi les limites physiques. Je dors mais au réveil, je sens bien que mon corps n’est pas décidé à repartir, mon moral est bien au fond des chaussettes.

Je laisse repartir Grégory et Nicolas avec qui j’ai passé la nuit. Je n’ai plus rien à donner… Je repars pour une petite sieste… Au réveil le jour se lève. Je vais voir l’organisation qui pense que je vais rendre mon dossard, moi aussi d’ailleurs. Je me suis fait une raison.

Et finalement je me dis que c’est un nouveau jour qui commence et qu’il sera sûrement meilleur que la veille. 

La prochaine base de vie se trouve 80 km plus loin, ça s’annonce long.

Massif du Sancy
Le Mont-Dore

C’est le Massif du Sancy qui arrive et l’ascension du Puy de Sancy à 1 800 m d’altitude. Je connais les sentiers par coeur. Je retrouve d’autres coureurs, eux aussi sont dans le dur alors on se sert les coudes.

Une fois en haut il faut redescendre dans la Vallée de Chaudefour, magnifique écrin de verdure au pied du Sancy. J’y rencontre le duo composé du Californien Michael et le Bordelais Fabien.

Une petite sieste sur l’herbe et c’est reparti pour grimper sur les crêtes du Sancy direction le Col de la Croix-Morand. Monter, descendre, remonter, redescendre sur les sentiers avec pleins de cailloux mal rangés, les genoux ne sont pas hyper content mais bon…

Une deuxième nuit de folie

La fin de journée approche, je retrouve Mike et Fabien à La Bourboule. Le couché de soleil sur les hauteurs du Mont-Dore est incroyable. Un instant privilègié au milieu des montagnes. Vient le lac de Guery où je vais profiter d’un arrêt au stand avec deux secouristes de la course pour soigner les pieds qui souffrent.

Cette deuxième nuit me fait peur mais pas d’autre possibilité que de l’affronter. Il reste une trentaine de kilomètres avant la base de vie. Je reste une bonne partie de la nuit avec le duo jusqu’au lac de Servières. Je prends plus de temps pour dormir et répartir frais pour la deuxième partie en nocturne. C’est seul que je vais faire les 18km pour rejoindre la dernière base de vie mais Je suis beaucoup plus frais que la veille.

Heureusement car il faut naviguer avec la trace GPS. Aucun balisage et l’erreur est vite arrivée.

Je suis dans un bon tempo et je cours un maximum pour avancer. Vers 3 heures du matin, je trouve Yohan assis au milieu du sentier, sans duvet ni couverture de survie. Il semble perdu. Il n’a pas dormi depuis le départ soit 40 heures, il ne mange pas grand chose et n’arrive pas à boire. Coup du sort, il a cassé un bâton et s’est retrouvé seul en pleine nuit.

Je lui propose de repartir ensemble et d’avancer doucement. On discute pour rester éveillé et il me confie être au bout. Il vient de voir des éléphants, les hallucinations en ultra…

Après quelques kilomètres il ne peut plus suivre et me dis d’avancer à mon rythme. Je suis beaucoup mieux et j’ai les jambes pour courir. Un coup de téléphone au médecin de course pour le prévenir et c’est parti.

Récit de la Volvic Volcanique Expérience 2022. Julien vous emmène avec lui dans le parcours de 224 km de cet ultra trail incontournable.
L'arrivée à Volvic

La base de vie au km 186 est le dernier stop avant l’arrivée. Un gros dodo et un bon massage avant de repartir avec une nouvelle journée, la troisième.

Les pauses sont bénéfiques et je m’appuie dessus pour relancer au maximum. Direction le Puy de Dôme. Dernier gros morceau de l’aventure. Hortense m’accompagne, ça passe bien et le temps est plutôt bon.

La montre Suunto commence à me faire des frayeurs, le signal est perdu. 30 minutes qui me semblent une éternité où je n’avance pas car je ne sais pas quelle direction prendre. La solution arrive mais c’est ensuite le genou qui fait des siennes. J’ai mal presque partout, je suis à fleurs de peau et tout m’énerve.

Vivement la fin !! Il fait chaud et l’eau commence à manquer. J’essaye de courir au maximum pour que le temps passe vite mais les kilomètres semblent se rallonger, c’est très agaçant. Quand après un passage sous un pont un petit groupe de supporter m’annonce qu’il reste 3-4km et que c’est que de la descente.

Il ne fallait pas plus pour débrancher le cerveau et dévaler les chemins avec une bonne foulée, enfin je crois…

Assistance nocturne

Toutes les émotions de la course reviennent, c’est dur d’en finir mais en même temps c’est une délivrance et la satisfaction du devoir accompli.

Cette impression d’être revenu de l’enfer. Je me vois rendre le dossard au km 105 et finalement je suis là et je franchis cette ligne d’arrivée à Volvic.

Les gens me félicitent et ne comprennent pas vraiment comment un jeune de 23 ans à réussi ce truc de 224 km et près de 9 000m de D+. Mais moi n’a plus je n’en sais rien mais je m’en fou.

Pour la première fois je franchis la barre des 200 kilomètres. Mais finalement ce n’est pas ça que je vais retenir. Ce sont les rencontres avec les coureurs.

J’ai partagé des moments forts avec des gars que je ne connaissais pas. Des gars qui m’ont soutenu quand j’étais au plus bas. Des gars avec qui j’ai partagé une nuit, une dizaine de kilomètre ou quelques histoires. Des gars simples qui rêvent juste d’une belle aventure humaine et sportive.

Et on l’a fait ! Trois jours et deux nuits sur les sentiers pour des souvenirs à vie !

Bravo la VVX et bravo à tous les coureurs et participants de cette grande fête du Trail.

La montre Suunto 9 Peak comme guide

La marque Suunto était aussi sur les sentiers. Accrochée au poignet, la montre Suunto 9 Peak m’a aidé à rejoindre Volvic. 224 kilomètres sans balisage alors forcément il faut penser à bien s’accompagner.

La prise en main est difficile pour moi qui court sans montre depuis deux ans. L’équipe Suunto est aux petits soins pour me conseiller au mieux.

La montre est programmé sur un mode sportif bien précis et surtout personnalisé en fonction de ce que je souhaite voir apparaitre sur l’écran. Il est possible de mettre quatre à cinq données, c’est pas mal du tout.

Le mode « Performance » est activé pour avoir la meilleure précision GPS. Pour tenir toute la course, je recharge la montre sur chaque ravitaillement. Il suffit d’une heure pour recharger la montre au maximum. En plus, j’ai pu l’a recharger en la gardant au poignet car le câble se faufile partout.

Mis à part deux signal qui se brouille, le GPS était parfait et très sécurisant quand on se retrouve seul sans repères.

Allez faire un tour sur le site Suunto, vous y trouverez peut-être votre prochaine montre.

Montre Suunto 9 Peak
Suunto 9 Peak
Suunto 9 Peak

Et vous, vous avez déjà arpenté les sentiers du Massif Central ? Venez nous le dire en commentaire !

 

Rédaction et photos : Julien Frenoy

 

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