L’Ultra Ariège pour courir au-dessus des nuages

Outdoor and News vous emmène dans les Pyrénées pour revivre de l’intérieur la course d’ultra-trail l’Ultra Ariège. Une course en montagne de 100 kilomètres et 6.500 mètres de dénivelé positif. Retour sur cette course qui s’est déroulée samedi 22 juillet 2023 avec notre collaborateur Julien Frenoy. 

 

C’est parti ! Réveil 3h30 pour prendre le bus une heure plus tard à Ax-les-Thermes pour rejoindre le départ à Mercus. Le départ est donné à 6h.

Je sais que la préparation a été optimale alors le plan est simple : commencer la course dès le km 0 et ne pas trop en garder sous la semelle. J’ai la distance dans les jambes donc maintenant il va falloir se faire mal.
Les Pyrénées, c’est justement le terrain de jeu qui te fait bien souffrir. Les premiers kilomètres sont agréables avec une température fraîche et deux petits cols à passer en dessous des 800m d’altitude, l’apéritif.

Au-dessus des nuages après seulement trois heures de course

Je me suis prévu des temps de passage très très ambitieux et je me dis vite que ce sera injouable de tenir la distance, pas grave.

Arrive la première véritable ascension après huit kilomètres. C’est parti pour monter à plus de 2.000 mètres d’altitude. Je gère bien, je m’accroche à des groupes de coureurs qui se forment pour ne pas être isolé dans l’effort. Le sommet se trouve au dessus des nuages, la vue est incroyable. Je me doutais que ce serait beau mais à ce point ! C’est fou comme les paysages peuvent donner de la force.

 

Un premier gros morceau avalé avec une descente pas simple et glissante. J’arrive au km 30 en étant dans les temps que je m’étais fixés. Plutôt surpris, je me dis que je suis bien dans ma course et que même si c’est encore long je peux continuer de me lâcher. Je cours dès que c’est possible, je pousse bien quand ça grimpe et ça le fait.

La deuxième grosse ascension fait très mal, la pente est terrible avec beaucoup de cailloux et peu d’espace pour voir où l’on pose les pieds. Et puis ces moments où tu penses arriver en haut mais qu’une autre pente se dessine juste derrière, on travaille le mental ! 

Au sommet à plus de 2.200 m, le temps de prendre une vidéo et ça repart pour la descente qui va faire très mal. Je décide de la faire en courant mais c’est casse patte, je glisse, manque de tomber plusieurs fois et surtout je perd de l’énergie.

Le plus difficile reste la descente

Arrivé en bas, la sensation de ne plus rien avoir dans les jambes, ça me fait perdre l’équilibre. Je me pose deux minutes et mange un peu.

Tout reviens vite dans l’ordre surtout que je trouve un compagnon qui va m’ouvrir le chemin dans la descente vers la base de vie à Mont D’Olmes. Je suis à mi-chemin !

Je ne m’éternise pas, 15 minutes de pause. Changement de t-shirt et go. Le soleil commence à bien taper sur la tête et il reste deux belles côtes à gravir. L’eau s’évapore d’une quantité surprenante alors il faut compenser. J’avais un bidon d’eau plate et un autre avec du sirop. J’ai parfois alterné avec du gazeux.

Je suis souvent seul sur cette course mais le temps passe très vite. Cette impression d’avoir la montagne pour soi c’est sympa. Des vaches, des chevaux, des brebis en liberté. Des lacs qui apparaissent entre deux montagnes. Des ruisseaux qui me permettent de me rafraîchir. C’est parfait !

Voir le site de l’Ultra Ariège en cliquant ici

 

Une dernière ascension qui casse les jambes pour filer vers l’arrivée

Une dernière grosse pente au km 70 avec 3,5 kilomètres droit dans le pentu, un enfer ! L’impression de ne pas avancer. Mais finalement les autres n’avancent pas plus vite donc on reste calme et on avance pas après pas.
Arrivé en haut, les jambes sont dans le dur. Si près de l’arrivée et après une super gestion toute la journée j’ai peur de tout gâcher sur la fin et de perdre un temps monstre… Je me force à relancer encore et toujours, je tente de revenir sur les coureurs qui sont devant même si les écarts sont creusés à ce stade.

 

La fin de journée arrive et je pointe au dernier ravito juste avant la tombée de la nuit. Je profite de couleurs incroyables. Une boule orange au dessus d’une chaîne de montage qui s’assombrit petit à petit.

Je sors la frontale et je retrouve un jeune Belge pour les dix derniers kilomètres. Une descente assez roulante qui nous ramène sur Ax-les-Thermes et la ligne d’arrivée. Comme à mon habitude, je débranche le cerveau sur les derniers kms pour en finir le plus vite possible, tant pis pour les courbatures.

L’arrivée du dernier finisher de l’ultra 165 kilomètres après plus de 50 heures d’efforts.

Les résultats

Je passe la ligne après 16h43 de course. Une grande satisfaction d’avoir quasi tenu mes prévisions (16h30) sur une vraie course de montagne.

Les courses Pyrénéennes tiennent leur rang d’épreuves très difficiles, qui laissent des traces. Il va falloir du temps pour bien s’en remettre. Le parcours est génial avec très peu de bitume, des passages dans des petits villages charmants et des bénévoles en nombre et aux petits soins sur les ravitos.

Alors merci les Pyrénées, merci l’Ariège, merci l’ultra Ariège pour cette belle balade.
 
 
 

Voir le classement complet des course de l’Ultra Ariège en cliquant ici.

Rédaction  et photos : Julien Frenoy

Envie de découvrir d’autres évènements ? Consultez notre section «Récits».

Et pour ne rien manquer de l’actualité des sports outdoor, suivez Outdoor And News sur notre page Facebook !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *