Deux mecs, deux sportifs hors paire et un film !
Maxime Clerc, notre kiné, les a croisés à Chamonix lors du Marathon du Mont-Blanc et s’est lancé au jeu de l’interview croisée. De mon côté, un petit portrait. Et le tour est joué !
ITW film « This is real » :
C’est à l’écart de l’agitation du village du marathon du Mont-Blanc à Chamonix, que j’échange quelques mots avec Mathéo et Mathis, à propos de la sortie de leur film « This is real ».
Mathéo Jacquemoud, 26 ans est guide de haute montagne et athlète en ski alpinisme ; son acolyte, Mathis Dumas 23 ans est guide et photographe.
J’apprends alors que leur projet a vu le jour il y a environ un an, fin d’été, début d’automne 2016 et c’est avec une grande sympathie qu’ils acceptent de répondre à mes questions !
Pourquoi Mathis ?
Mathéo : Mathis est un pote de longue date, mon compagnon de cordée avec qui je partage énormément de bons moments en montagne, des moments de plaisir intenses et vrais, que l’on voulait partager autour d’un film. Et Mathis est l’une des très rares personnes à pratiquer très fort la montagne, la photo et maintenant la vidéo, faire les trois en même temps c’est juste exceptionnel !
Qui a eu l’idée de faire un film ?
Mathéo : C’est un projet qui est s’est construit à deux, Mathis et moi, une envie commune de créer un projet entre potes et qui parle de notre passion commune.
A ce propos, quel est le fil conducteur du film ?
Mathéo : Il a constamment évolué au fil des courses en montagne et des images tournées. Au début, nous voulions montrer tout le travail abattu par un athlète tout au long d’une saison. Un travail dur pour seulement quelques compétitions, où tu dois être au top et donner le meilleur de toi-même pour briller. Au départ, on voulait montrer les 90% d’une saison d’un athlète de haut niveau, ce que le public ne voit pas, le temps de l’entrainement, intense, rythmé, toujours plus exigeant pour être toujours plus performant. Mais en cours de saison j’aspirais à autre chose que de passer des heures à m’entrainer durement. Le projet a dû évoluer car j’ai décidé d’arrêter la compétition.
Alors, on a voulu raconter l’histoire de potes qui partagent ensemble des moments d’émotions en montagne, montrer qu’il n’y a pas besoin de prendre des risques pour vivre des moments intenses !
On a voulu partager les spectacles magnifiques que la montagne a à nous offrir ! On en a pris plein la vue pour transmettre que le sport en montagne c’ est avant tout, vivre sa passion chacun à son niveau, et que cela reste une aventure humaine.
Qu’est ce qui t’as motivé à stopper la compétition ? Je n’avais plus envie de m’entrainer dur pour être bon. A la longue, c’est dur mentalement, et stressant, tu ne peux pas vraiment vivre du ski alpinisme. Et puis je voulais partager à présent des moments simples en montagne, avec mes potes et mes clients.
Revenons sur le film, où avez-vous tourné ?
Il y a trois endroits principaux, le massif du mont blanc, l’Islande et la Norvège. C’est surtout du ski alpinisme. Nous avons passé une semaine dans chacun des deux pays, puis nous avons tourné les autres plans dans le massif. Nous espérions beaucoup du voyage en Islande, nous aurions voulu revenir avec des images d’aurores boréales, mais le temps n’était pas trop avec nous, mais que le public se rassure, nous avons quand même de quoi faire rêver !
Mathis, pour toi la vidéo c’est une première, qu’est ce qui t’as motivé à passer de la photo à ce projet ?
Ça fait longtemps que j’y pensais, et j’y ai pris beaucoup de plaisir. Concernant ce projet, il fallait trouver le bon sujet. Parler de notre passion commune a vite été une évidence. Je pense qu’il faut changer cette vision qu’a le grand public sur la pratique de la montagne systématiquement dangereuse et extrême. Il n’y a pas que le « fast and light », bien au contraire. Le public voit actuellement les exploits de Kilian Jornet à l’Everest, et d’Alex Honnold dans le Capitan, ce n’est pas facile de se démarquer avec un film qui ne montre pas le côté extrême de la pratique en montagne, mais c’est justement ce que nous voulons montrer, que celle-ci se pratique avant tout par passion, le but étant de prendre plaisir, et que cela ne passe pas systématiquement par la performance.
Est-ce que cela a été facile de passer de la photo à la vidéo ?
Ce qui n’est pas évident c’est de gérer à la fois la photo et la vidéo sur une même course en montagne. Il faut arriver à s’adapter selon les lumières, nos tenues vestimentaires, pour un rendu d’image optimal.
Avec quoi as-tu principalement filmé ?
J’ai investi dans un Sony A7S pour ce projet, notamment pour pouvoir filmer les aurores boréales en Islande.
Un film comme celui-ci c’est forcément onéreux, comment gérez vous le financement ?
Nous avons apporté beaucoup de nous-même, puis grâce à nos sponsors (Scarpa, Petzl, Julbo, Ski Trab, Ultimate Direction) nous avons pu mener à bien notre projet.
Mathis, si tu devais nous faire un petit retour d’expérience, qu’adapterais tu pour les prochains films?
Je pense qu’il faut beaucoup plus filmer, et se consacrer qu’à la vidéo pour une course en montagne, et laisser la photo de côté le temps d’avoir les images. Faire une vidéo d’une minute c’est facile, monter un moyen métrage l’est beaucoup moins.
Avec déjà plus de 200 000 vues, le teaser du film promet une belle réussite et un beau moment de partage en montagne. Le film « this is real » sortira en automne 2017, le grand public pourra prendre plaisir à le visionner dans les différents festivals de montagne nationaux. En attendant, ces deux copains, amoureux de la montagne, continuent de nous faire voyager à travers leur réseaux sociaux, lors de courses en montagne, et en parapente, puisque c’est une nouvelle corde à leur arc que ces deux prodiges développent actuellement.
L’équipe outdoorandnews leur souhaite une belle réussite !
teaser : 1080p
Rédaction : Maxime Clerc et Carole Pipolo