15 Septembre, le jour se lève et je tente une sortie de mon lit. C’est mon jour choisi pour aller courir derrière chez moi !
Covid oblige, cette année la course se déroule sur plusieurs jours, histoire de ne pas tous terminer aux soins intensifs. On a vu des coureurs le long du parcours du 17 août au 18 septembre.
C’est en 1974 que tout a commencé, tout le monde en a entendu parlé. Y a les accros et ceux qui vont la courir aujourd’hui pour la première fois. D’autres encore rêvent d’y prendre part un jour. Sierre Zinal c’est la course de montagne. Celle à laquelle tu dois participer, celle qui reste dans ton cœur, celle qui te met des étoiles pleins les yeux.
Pourtant ce matin tout est différent, tout est trop calme. Je ne vois personne se rendre vers le départ, pas de stress, pas un bruit. Il manque la grosse remorque de camion ; celle qui fait habituellement office d’estrade au groupe de trompettistes locaux qui s’époumonent pour nous donner du courage. A cette place, dans le bien connu virage de la route d’Anniviers, juste une petite tente blanche prolongée par un grand tapis noir aux couleurs des sponsors. L’atmosphère y est très sereine et bonne enfant.
Les quelques bénévoles sur place sont certes masqués, mais très professionnels et chaleureux. Il règne comme un air de famille, celui de la grande famille de Sierre Zinal.
Mon dossard est épinglé et mes baskets attachées, je papote encore un peu avec les quelques personnes présentes. Difficile de prendre le départ… Bon 7h15, il faut y aller. Je connais le tracé par cœur et mieux vaut courir avant les grosses chaleurs de cet été indien.
Habitué à courir seul, la première grande montée se passe plutôt bien, même si le doux son du corps des alpes manque à l’appel. Habituellement positionné dans le milieu de cette forêt dense, un musicien nous donne des frissons à chaque participation. Le lever de soleil ne tarde pas et nous faisons en sorte de ne pas déranger les quelques chamois qui nous accueillent sur l’alpage de Ponchette. Les kilomètres filent et c’est au tour des bénévoles de Chandolin d’entrer en jeu. Pas sûr que nous les ayons assez remerciés pour les encouragements et l’unique ravitaillement de cette année « Covidienne ». Tout y est : bouillon, thé, céréales, choc… un vrai buffet.
Les quelques concurrents rencontrés pendant la balade sont devenus des partenaires de course avec lesquels les conversations vont bon train. Chacun partage la beauté du paysage et celle de la fameuse couronne impériale. C’est vers 11h que l’arrivée nous tend les bras. Cette année pas de clameur, pas de public, pas de foule compacte et pas de speaker qui motive les coureurs pour leur dernier sprint vers l’arrivée.
Et pourtant là, comme d’habitude, au milieu de cette place qui normalement fait office de parking se dresse l’arrivée officielle de LA course mythique. J’entends même des encouragements qui semblent sortir de nulle part. Chose incroyable, juste après la ligne d’arrivée, nous retrouvons nos bénévoles du départ qui, après nous avoir accueillis ce matin, avoir transporté nos sacs, s’égosillent pour nous encourager sur les derniers mètres.
Comme le dira Kilian 3 jours plus tard en remportant sa 8ème victoire sur Sierre Zinal, ce sont les bénévoles et les organisateurs qui sont les grands gagnants de cette édition.
Un grand MERCI à tous ceux qui ont rendu possible le bon déroulement de cette course derrière chez moi…
Rendez-vous en 2021 !
Rédaction et crédit photos / Mathieu LAMBERT
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