Serge Girard termine son “Run Around The Planet” en 26 240 km et 433 jours 3 heures de course !
Samedi 08 Avril // Paris (La Villette) – Place du Trocadéro
11,91km – 2h06’
Toutes les bonnes choses ont une fin. Et c’est ce qui les rend appréciables.
Ce matin l’équipe – agrandie pour ce dernier jour – est prête à affronter cette ultime étape. Réunion à 9h30 au rez-de-chaussée de l’hôtel. Chacun se voit assigner ses missions du jour. Comme à chacune des arrivées de Serge, le stress est de la partie. Organiser une telle journée n’est pas simple, qui plus est dans Paris. Reste que l’envie qui prend le dessus, c’est surtout celle de bien vouloir faire les choses, et de clôturer ce tour du monde comme il se doit. De mettre un point d’honneur à tout le travail accompli depuis maintenant plus de 14 mois.
Nous arrivons porte de la Villette à l’heure prévue. Une vingtaine de personnes nous attendent pour courir avec Serge les 10 derniers kilomètres de cette aventure. Plein de visages connus que nous retrouvons avec plaisir. Les appréhensions du matin sont vite dissipées : la traversée de Paris se fait sans encombre, et notre petit groupe de runners progresse sous un temps radieux. Monika, nous retrouve à différents points clés accompagnée de Philippe, son conducteur du jour. William est à la baguette et aiguille tout le monde dans les rues de la capitale. Avenue de Flandres, Rue Louis Blanc, Quai de Valmy, Grands Boulevards, Opéra, Boulevards Haussmann, Arc de Triomphe, Avenue Kléber et finalement Place du Trocadéro. La traversée de Paris aura été royale, et l’on aura apprécié tous ces encouragements sincères et spontanés de la part des passants (qui, il faut l’avouer, nous assimilaient surtout au Marathon de Paris, qui a lieu demain).
Depuis plusieurs minutes je me triture les méninges pour essayer de trouver un jeu de mots ou une anecdote historique à propos de cette dernière étape, mais au final j’ai surtout envie de vous faire part du plaisir qui ressort de cette journée. C’est bon, le tour du monde est maintenant terminé. Evidemment il y a une part de soulagement car cette aventure n’aura pas été de tout repos, aussi bien pour les gens qui ont suivi Serge sur place que pour ceux qui auront géré l’organisation depuis la France. Mais le sentiment qui prédomine reste la joie d’avoir contribué à la réussite de ce défi hors-norme.
Car l’exploit sportif ne doit pas être banalisé. Serge termine son tour du monde en 433 jours et 3 heures, soit une moyenne de 60,45 km/j. Il améliore ainsi le précédent record de 188 jours, ce qui avouons-le est énorme. J’ai une pensée pour Tom Denniss, l’ancien détenteur, qui nous aura gratifié de nombreux messages de félicitations tout au long de l’aventure, ainsi que de précieux conseils. Fair play.
Mais pour arriver à tenir une moyenne de course aussi élevée, il aura fallu que Serge s’affranchisse de toute une partie de l’organisation. Ce qui m’amène à avoir une grosse pensée pour tous les suiveurs qui auront donné de leur temps et de leur énergie pour que notre coureur puisse jour après jour continuer à poursuivre son unique but : celui de revenir place du Trocadéro. Cette place du Trocadéro que nous avions quitté le 31 janvier 2016 sous un ciel chargé et gris, et que nous retrouvons aujourd’hui sous un magnifique soleil.
J’en viens aux remerciements. Impossible pour moi de me lancer dans l’énumération de toutes les personnes présentes aujourd’hui. La journée est passée beaucoup trop vite pour ça. Néanmoins je voudrais vivement les remercier, toutes autant qu’elles étaient, pour avoir pris le temps de venir voir Serge boucler son défi. Evidemment j’ai aussi une pensée pour tous ceux qui n’ont pas pu venir, mais qui nous ont suivi et encouragé tout au long de l’aventure. Ils se reconnaitront. Tous ces messages adressés via le site web et les réseaux sociaux auront été une véritable source de plaisir et de motivation.
On n’oublie pas les sponsors : Fleury Michon, Leclerc et Intersport qui, comme Serge l’a justement souligné, n’ont pas hésité à reconduire leur partenariat après l’échec du précédent défi. Et on les remercie de la confiance qu’ils ont su à nouveau nous accorder.
Ce soir c’est donc une page qui se tourne. Demain il n’y aura pas de vidéo, pas de compte-rendu, pas de ravitaillements ni de données de course. Et cela risque d’en chambouler plus d’un, Serge le premier. En attendant ce soir nous nous retrouvons en famille, afin de clôturer cette aventure comme il se doit.
Au nom de tous les auteurs de compte-rendus, de tous les photographes et autres cinéastes en herbe qui auront œuvré sur cette course, nous vous remercions pour votre fidélité. Beaucoup d’énergie et de temps auront été dépensés afin que vous puissiez vivre au maximum et en temps et en heure cette aventure. On espère notre mission réussie, en tout cas cela aura été un véritable plaisir de vous faire partager ce tour du monde.
Serge
Serge est un homme de défis et de challenges, mais avant toute chose il aime courir: une façon bien personnelle de se sentir vivant.
Au fil des ans, il n’a jamais cessé de courir, courir lors de ses aventures à travers le monde ou sur quelques rares compétitions. Mais ce qu’il affectionne particulièrement, ce sont ses entraînements sur les petites routes de campagne autour de Grainville-Ymauville, saluant les véhicules qu’il croise, admirant les vaches dans les prés, s’émerveillant des lumières normandes qui mettent en valeur les paysages champêtres avec une préférence pour le printemps, lorsque le colza est en fleur, puis le lin. Les saisons passent et Serge ne se lasse jamais de courir sur ses circuits, toujours les mêmes, autour de chez lui, en Seine-Maritime.
Cette vie de course le comble, et pour elle, il s’astreint à une discipline assez stricte, tant dans son alimentation que dans sa préparation physique, n’oubliant jamais son gainage avant d’aller au lit.
Même si le poids de l’âge commence à se faire sentir, notamment en ce qui concerne la récupération, plus fastidieuse car plus longue, Serge, à 62 ans, garde un optimisme à toute épreuve et une âme d’enfant avec 1000 projets et des rêves plein la tête. Alors, même si un rêve peut s’arrêter en cours de réalisation, si un rêve ne se réalisera jamais, si un rêve devient réalité, pour Serge, la course à pied est un trait d’Union entre part de rêve et réalité. « La route est longue pour celui qui ne va pas au bout de ses rêves » dixit Serge, lui qui rêve tout éveillé.
Le goût de l’aventure nourrit son quotidien et la devise: « Il vaut mieux ailleurs que demain » sont autant d’éléments chers à Serge sur ce type d’aventure.
Suite à l’échec du Run & Row Tour », il pose les rames, peut-être définitivement, mais sait-on jamais? Il y a des bruits de couloir qui courent…. Serge ne souhaite sans doute jamais s’arrêter de courir, de vivre et de rêver.
L’équipe
L’Equipe a toujours été au cœur des aventures sportives de Serge. Cette équipe connait quelques suiveurs chevronnés, tels que René, Ludovic, Bertrand qui ont contribué à l’élaboration des précédents défis mais aussi Eliane, Daniel, Thomas B, les « Pigeons Voyageurs » et beaucoup d’autres. Au fil du temps et des traversées, de plus en plus longues, ces prénoms ont fait partie intégrante de nos épopées. La polyvalence et l’adaptabilité sont les 2 qualités essentielles d’un équipier.
Ce nouveau défi s’inscrit dans un contexte particulier car si le Run & Row Tour avait perduré, Serge serait encore, cette année 2016 sur cet événement. Mais Serge a eu un besoin impérieux de rebondir sur un nouveau projet. Nous avons dû dans l’urgence, vu la date de départ, mobiliser nos troupes et les énergies de tous nos fidèles compagnons de route.
Laure pour des raisons professionnelles ne pourra pas assurer la logistique de ce Tour du Monde mais viendra ponctuellement comme suiveuse. Comme personne n’est irremplaçable, elle cède sa place à Thomas, le benjamin des 3 fils de Serge qui sera épaulé de l’inoxydable René, du charismatique Bertrand et de David, le passionné. Notre équipe prend un coup de jeune avec la présence de Maxime, le neveu de Serge et Laure et de Christophe, dit Béli. Et pour notre plus grand plaisir, nous aurons la visite et le soutien des « Pigeons Voyageurs », des « Ouchs », ainsi que de Nicolas, le fils aîné de Serge. N’oublions pas notre humble « Zette », la soeur de Serge, ô combien précieuse, dans l’ombre à chaque nouveau départ.
Pour tenter d’atteindre la parité sans y parvenir, n’oublions pas Monika, notre chef opératrice préférée, Anne, notre webmaster adorée; Zette notre perle et notre très chère Lee. Ouf, la parité doit être sauve ou presque!
