Retour sur le Glazig

De retour du Glazig Trail, notre envoyé spécial Anthony BINST nous livre son compte rendu sur l’épreuve bretonne.

Arrivé le samedi midi à Plourhan, après 4H de route depuis les Yvelines, nous découvrons enfin les paysages somptueux des côtes d’Armor. Cette compétition, pour laquelle nous sommes spécialement venus ici, accueillera plus de 5000 personnes sur le week-end alors l’organisation et Alain le président ont vu les choses en grand. Un chapiteau, des stands avec différentes marques, et même de quoi se restaurer. Je file chercher mon dossard, le combat du week-end s’annonce rude : 9kms le samedi, de nuit en mode cross ultra rapide (oh my god!), et 28 le dimanche matin avec un grand passage sur le GR34, un GR qui fait rêver tous les traileurs : Le tour de la Bretagne par les sentiers côtiers.

Sur la première course on ne comptera pas moins de 800 participants, sur la deuxième 1200. Un peu trop à mon sens, moi qui suit plutôt adepte des petits rendez-vous confidentiels ! Peu importe, ce trail est mythique et je comprendrai plus tard pourquoi autant de monde vient y participer.

L’après-midi passe, nous nous baladons dans les environs, avant enfin, à 19H15 d’enfiler la frontale. Je pars léger, un ravito est prévu au kilomètre 4, mais bien évidemment, je n’ai pas prévu de m’y arrêter. Une telle course se courant entre 35 et 45 minutes, mes besoins d’eau attendront l’arrivée. Une barre d’amande avalée et Hop, je me mets devant, la course partira vite, je le sais, et je ne veux pas être dans l’embouteillage à l’approche des singles. Le terrain est annoncé boueux… Ce sera très peu de le dire. Une véritable marre de boue dès le 2ème kilomètre. Un Cross 100 % hivernal. Le top est donné, ça part vite, les appuis sont fuyants, les chevilles manquent de se tordre à de nombreuses reprises. L’idée est tout de même de se préserver pour le lendemain, même si l’effort ne sera pas le même. Les premiers kilomètres s’avalent rapidement en 4’10, puis les premières difficultés arrivent, le peloton s’étire, et j’apprécie mon choix d’être parti en tête. Nous descendons dans la forêt, les troncs d’arbres sur le chemin se sautent un peu comme à saute-mouton, puis ça remonte, ça redescend…

Un vrai yoyo éreintant, où les pieds dérapent sur le chemin déjà devenu marre de boue. Nous traversons une première flaque puis vient un ruisseau que nous remontons dans le lit, nous sommes trempés et couverts de boue de la tête aux orteils. Un vrai chantier. Mais le plaisir est là, et j’encourage mes voisins de galère à relancer dans les côtes. Étonnamment je suis assez bien, malgré la rapidité de la course, j’arrive même encore à parler. Le ravito est passé, nous repartons vers le village, par de petits sentiers forestiers très techniques. Au loin, nous entendons le speaker. Seulement 7 kms à ma montre ? Eh oui, nous allons refaire une petite boucle autour du village, pour enfin arriver à 8kms 500, en 40 minutes, à la 30ième place / 800. Un beau petit coup de jus, maintenant repos jusqu’au lendemain, départ 08H45 sur le 28Kms.

La nuit se passe, la pluie est tombée tout du long, mais heureusement, ce matin, le temps s’est calmé. Il fait même 14C, en Bretagne, et en février ! Incroyable. Le vent, qui s’est un peu levé, va entrainer un ressenti moindre : de l’ordre de 7C. Je pars au départ un peu trop couvert (Tshirt, manchette, et coupe vent). Je payerai cette erreur au milieu de course. Nous sommes plus de 1200 inscrits, une véritables marrées humaines. Je suis toujours en tête de course (sur la deuxième ou troisième ligne, en 50e place), pour me permettre d’être un peu tranquille après les premiers kilomètres. Bonne stratégie. Nous partons en direction de la mer à vive allure. Le rythme est soutenu, je reste autour de ma 50e place. C’est sûr je ne rivaliserai pas avec les meilleurs aujourd’hui, je me sens un peu fatigué, alors autant profiter du paysage. Nous arrivons enfin sur le GR34, et la côte.

Wahou. Quel paysage, incroyable, des falaises que nous montons et descendons sans cesse, des singles variés avec de nombreuses marches à monter. Nous avalons le dénivelé de manière conséquente, transformant l’allure du début en un 5.15/kilo. Je prends mon premier ravito perso : ma pompotte bio traditionnelle et un bout de barre d’amande. Nous rattrapons les coureurs du 60, qui eux sont partis pour une sacrée balade de 7H. Je n’aurais clairement pas eu le jus de faire cette course, même si j’ai longtemps hésité car le parcours emprunte deux fois plus le GR34…

Je vais organiser ma saison différemment cette année en vue de l’ultra-trail des vagues de belle-ile-en-mer, 83k en septembre. Une saison programmée avec dans l’ordre au rythme d’un tous les 3 semaines : 20-30-45-45-50-60 et 83. Donc pour l’instant on fait du jus et on apprend à courir plusieurs heures sous les 5’ au kilo. 

Je profite de la vue, m’arrête aux deux ravitos (eau gazeuse, coca, fromage et saucisson, mon corps a besoin de salé) et papote, je fais même une interview, et encourage les coureurs du long dans leur terrible effort. Ça fait du bien de ne pas toujours être dans la performance, car je ne profite pas des paysages de la même façon. Je me fais doubler, pas grave, le but est de prendre du plaisir. Une fois que nous quittons la côte, sous les applaudissements des supporters Bretons (quelle ambiance sur ces courses) plus d’excuses, sur les 7 prochains kilomètres avant l’arrivée, on va remettre du jus. Je rattrape des coureurs, impose une bonne allure sous les 5’ et me sens bien. Une légère contracture au mollet commence à me rattraper, j’y prête attention. Au final, après un dernier kilomètre dans le ruisseau et la boue de la veille (pour bien finir sale) j’arrive en 29 kms pour 2H40, 70/1150. Mais ce qui m’importe le plus sur ce week-end, c’est le classement cumulé du défi 9 + 28 : un bon top 10 à la clé/250, 5e sénior. Objectif atteint, du plaisir et du bon air. On reviendra l’année prochaine pour le 61 et continuer à représenter les couleurs de Outdoor and news.

À vous l’antenne.

Rédaction : Anthony BINST

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