Renaud Rouanet et le Grand Raid de la Réunion : une vraie course de fous !!!

« Voyage au Péï Intense. »

Pour ma sixième participation à la Diagonale, et mon cinquième Grand Raid de la Réunion, nous avons choisi cette année de venir en famille. 

Quelle satisfaction et surtout quelle source de motivation de se savoir suivi et soutenu par sa chérie et ses enfants, durant cette longue aventure. 

Ce voyage restera pour les enfants comme pour nous parents, une expérience unique, enrichissante et inoubliable. Et pour les gamins, ça commence dès la montée dans l’avion… 

Décollage immédiat au Péï de l’intensité !!

Arrivé cinq jours avant le départ de la course, le temps passe très vite entre retrouvailles des copains, préparatifs des assistances, trempettes au lagon et virée au volcan. Nous voici déjà jeudi à quelques heures du départ. 

La tension est montée d’un cran et l’impatience d’en découdre est maintenant bien présente au Vacoa, traditionnel lieu de villégiature de mon ami Antoine Guillon et son épouse, accompagné cette année par Audrey Tanguy, « une p’tit jeune qui grimpe ». 

L’échauffement des Grands : 

21h58, l’arène des fous est prête à exploser sous la pression intense des 2700 Raiders débordants d’adrénaline, attisés par la voix suave de notre Ludo international. 

Dix, neuf, huit… cinq, quatre… c’est déjà parti ! 

Les premiers kilomètres de ligne droite en front de mer, passent toujours aussi vite, avec un public toujours plus nombreux et survolté.  

La tête de course est partie fort raisonnablement à mon goût, et cela me permet de rester avec les copains sans trop subir. 

Nous attaquons les premières pentes dans les champs de canne avec le plaisir de discuter poulet coco, charcuterie languedocienne et même Beaujolais avec le Grand François  et le plus petit (juste par la taille) Benoit !

Bref nous pensons déjà au menu qui nous attend (en haut du Maïdo pour moi !)…

Quand ces messieurs ont fini leur échauffement, passé le Domaine à Vidot, les voilà partis et me voilà largué, au risque de faire surchauffer prématurément la locomotive à tenter de les suivre !

Dans la nuit noire volcanique :

La montée au volcan est maintenant bien entamée quand j’arrive au ravitaillement de Notre Dame (30km/2000+). 

L’équipe d’assistance est là avec Amias et Jonathan à l’œuvre pour notre service. Ils sont tous des enfants Péï, amis ou collègues de boulot voire jeunes étudiants de Fabrice Payet, dit le DAF, le prof de sport de l’île que tous les jeunes aimeraient certainement avoir en prof principal ! 

Un grand monsieur (sans parler de la carrure), qui déploie une énergie formidable au service de nombreux coureurs Zoreilles comme moi et qui par sa joie de vivre et sa bonne humeur, fait un bien fou autour de lui. 

En moins d’une minute ils me catapultent vers le sommet du volcan.

La section suivante, comme chaque année est un secteur tout en relance, où je subis toujours un peu en attendant la descente sur Mare à Boue, zone qui porte bien son nom par l’humidité ambiante qu’il y règne. 

J’y arrive enfin en compagnie de Jérôme Lucas qui m’a rejoint depuis quelques kilomètres. Déjà presque 50 km/2500+ et 5h35 de course. 

Un petit bug au ravitaillement me fait perdre quelques minutes, qui au final ne seront certainement pas vraiment perdues. 

Me voilà reparti pour Kervegen un peu avant Jérôme et d’autres coureurs dont je distingue le halo des frontales au loin. 

Cette longue montée, tout en douceur au début, est d’une technicité typique des sentiers Réunionnais, dans un environnement magnifique. 

J’y adopte un rythme au mieux de mes sensations du moment. Quelques dizaines de minutes plus haut, les frérots Camus suivis par Jérôme, remontent sur les talons de mes Altra. 

Seb et Sylvain me doublent et je profite de leur aspiration pour rester avec eux. 

Jérôme n’est pas loin derrière.

Cette grimpette jamais très raide sauf sur la fin, est toujours interminable. Mais quelle beauté environnante ici au plateau Kervegen !

Nous basculons enfin dans l’immense vide vers Cilaos, quelques centaines de mètres de dénivelé en dessous du Refuge du Piton des neiges. 

Le jour au sommet commence à poindre, et c’est la première année que j’attaque la descente frontale allumée. 

Et quelle descente… attention à la marche !!

800m de négatif en tout juste 2km pour le début, ça réchauffe les quadriceps  !

J’arrive enfin à Cilaos en 8h19 de course pour 8h18 initialement prévues. Plutôt satisfaisant avec des sensations assez mitigées depuis Notre Dame. 

Mister DAF himself est là pour filmer mon passage au ravitaillement tenu par son pote. Une bonne purée, un peu de boisson Effinov et même quelques bonbons d’une célèbre marque de friandises Gardoise, me font le plus grand bien. 

Changement de chaussures Altra, et passage d’Olympus 3 en Lone Peak 4: légèreté et confort maximum pour les grosses ascensions  et la chaleur à venir. 

J’en profite pour « épurer » mon sac Instincttrail Ambition, en troquant le «kit nuit» (grosses frontales, vêtements humides…) en «Kit Jour» et gagner encore quelques dizaines de grammes pour un poids de sac en ordre de marche inférieur à 900g (sans boisson)… et pour la suite autant éviter de charrier du poids pour rien !

Au moment de repartir, voici Mimi Kotka qui déboule… impressionnante !

J’avoue que ça me met un coup au moral sans être misogyne !

Mais pas le temps de se lamenter: la route est encore très longue. 

La section de Cascade Bras Rouge est toujours aussi longue, et je mets le même temps que l’an dernier pour rejoindre pied Taïbit où Cathy Chavet, aux petits soins, me ravitaille solidement avant de quitter définitivement la civilisation pour les 50 prochains kilomètres.

Je repars à l’assaut des 800m+ du Taïbit en compagnie de Mimi et bientôt Jérôme Lucas qui nous rejoint. 

Par galanterie, je laisse passer Mimi, et prends mes distances, car vue ses cuisses, en cas de claquage musculaire je crains de prendre en pleine gueu…e un coup de fouet fatal ! 

Je laisse également Jérôme lui emboîter le pas. .. non je déconne: ici la chaleur et les moyens du bord m’imposent un rythme ne me permettant pas de mener. Je reste tout de même au contact à légère distance en serrant les dents. 

Au passage du Col, Jérôme a disparu et Mimi est 50 m devant moi. 

Dès le début de descente sur Marla, je relance et reviens rapidement sur Mimi puis Jérôme. 

Un petit arrêt au stand avec Vincent pour me ravitailler et me voilà reparti en direction du Col des Bœufs. Quel paysage grandiose et sauvage nous traversons ici: sentiers typiques sous les Tamarins, prairies verdoyantes insoupçonnables, forêts primaires ambiance Jurassique… c’est grandiose. 

Cela n’empêche pas que je subis toujours autant les montées raides et revois rapidement revenir sur moi mes inséparables Mimi et Jérôme, qui filent sans m’attendre !

Je m’accroche, surtout aux branches et me fais rattraper maintenant par les Frangins Camus qui reviennent en trombe, ici à quelques minutes du Col des Bœufs. 

Enfin la Plaine des Merles, qui n’a de plat que le nom. 

Une soupe et nous voici repartis ensemble, Jérôme (qui a laissé filer Mimi ) et moi. 

Arrivé à l’entrée de Sentier Scout, nous avons récupéré Mimi et malheureusement mon ami Cédric Chavet qui abandonne ici. Je suis déçu pour lui, qui a tenté une grosse course avec un début de course canon. 

Notre Viking women ,elle aussi, commence à être émoussée, mais elle a l’air de tenir. 

« Bienvenue dans le four Mafatais »:

Nous voici bien engagés dans la descente du Sentier Scout, quand Olivier Romain et Jérôme Mirassou nous rejoignent en papotant tranquillement. 

Puis ils filent progressivement et toujours en douceur vers Roche Plate

Après un rapide ravitaillement à Grand Place, où Vincent et son amie assurent l’intendance pour la DAF team, c’est parti pour les « presque » 15 km et 2000m+ en direction du sommet du Maïdo. 

Ici-bas, la chaleur ambiante commence à me transformer en saucisse de couenne grillée… je suinte les quelques sucs qu’il reste dans mon corps bouillonnant ! 

Pchiiii ! La Roche Ancrée et sa belle rivière des Galets, où je m’offre deux minutes de trempette totale !

Quel bonheur ! Une randonneuse se reposant ici me propose même un peu de savon !? Pourquoi, je pue madame ?

Sans savonnage, c’est reparti avec Jérôme (qui m’a rejoint au bain), pour la montée à Roche Plate. 

Raide, longue et brûlante seront les qualificatifs de cette grimpette éprouvante pour les corps. 

Germain Grangier, Arnaud Chartrain et Jean Philippe Tchumit en feront les frais. 

Nous les encourageons en passant mais ne pouvons pas grand chose pour eux. 

Enfin Roche Plate (kilomètres 109). Il est 14h10. 

Seulement dix minutes de retard sur mes prévisions de temps de passage.

Le ravitaillement, ici à l’école du village, est vraiment important pour la suite. Il est souvent aussi un oasis de fraîcheur pour coureurs échaudés, blessés, vidés… car derrière, il reste le dernier bastion de Mafate à combattre : le mur du Maïdo. 

900m+ dont la majorité du D+ ce site après « la Brèche », sur un sentier serpentant dans une verticalité improbable. 

Adeline et Anne Marie de Running Conseil St Pierre, sont là pour m’accueillir et me rebooster avant la bataille. Elles m’offrent soupe, boisson Effinov et quelques victuailles que j’avale goulument avant de repartir en compagnie de Jérôme Lucas, suivi à quelques dizaines de secondes des frérots Camus que nous avons retrouvés au ravitaillement. 

« Que je trépasse si je faiblisse ! »:

Dans cette montée raide, je manque de force et rapidement Jérôme s’envole. Seb et Sylvain me passent, mais je m’accroche à quelques dizaines de mètres derrière eux.

Vers le tiers de la montée, Sylvain fait une belle hypoglycémie : je m’arrête un moment avec eux pour m’assurer que tout ira bien pour la suite. 

Seb, s’occupe de lui et lui fait avaler gels et soda pour le re-sucrer. A sa convenance, je repars et fais ma montée. 

Voici enfin le dernier tiers de grimpette qui s’annonce. Je languis de revoir ma chérie et mes Loulous qui m’attendent au ravito du sommet avec un bon poulet coco maison et surtout, un grand bol d’énergie famille. 

Seb et Sylvain ,qui s’est « refait la cerise » de manière impressionnante, me re doublent. 

J’accroche toujours à distance et nous rattrapons un coureur Espagnol blessé au combat. 

Les encouragements du public au « Ti Col » annoncent enfin le sommet du rempart. 

Retrouver autant de monde d’un coup, est vraiment décalé avec les heures précédentes, où l’immensité des paysages et la faible concentration humaine dominent notre périple. 

Enfin le ravitaillement et ma petite famille est là ! 

Quel bonheur de les retrouver. 

Changement de chaussures chaussettes, et même crémage des pieds par ma femme (la pauvre…), pendant que je me délecte d’un bol de riz-poulet coco… humm ! Un régal !

Mes Loulous sont à fond, et heureusement que le DAF et Raphaël son coéquipier sont là pour les occuper !

Revigoré par tant de bienveillance, je repars en moins de 5 minutes, mon Sac Instinct rechargé en boisson Effinov et le ventre bien rempli pour affronter les 50 derniers kilomètres. 

« La charge finale ! »:

J’attends cette longue descente sur Sans Souci depuis un moment. 

15 km et 1600m- environ, pour relancer la machine. 

Et c’est chose faite, car je retrouve plaisir à dérouler et essayer de tenir une bonne moyenne horaire. 

J’arrive à Sans Souci en 1h36mn. Top 4mn de moins que mes prévisions ! 

Max de la DAF team est à l’œuvre. Il m’annonce les Frérots Camus à quelques minutes devant. 

Je repars en 3 minutes, impeccable !

Dans la section suivante, la pluie s’invite et rend le sol glissant ou collant aux semelles, c’est selon. 

Les sensations sont excellentes ici, alors je fais fît de ces désagréments et essaye d’être le plus efficace possible. 

Je relance au moindre replat ou légère montée et alterne marche et course dans les portions plus raides. 

La nuit est maintenant tombée et je vois la lueur des frontales de Seb et Sylvain à moins de 3 mn devant moi. 

Chemin Ratineau (ou plutôt cahot Ratineau devrait on dire) arrive.

Je rattrape mes deux comparses à l’entrée du « chemin ».

Je profite du vibram de mes Olympus sur ces roches humides et grasses, et prends beaucoup de plaisir dans cette technicité de terrain. 

Revoici ma petite famille au ravitaillement où je pointe maintenant 8 ème. Ma chérie me dit que Jérôme Lucas n’est qu’à 5 ou 7 minutes devant moi. Cela me motive !

Je ne traîne pas et repars pour la suite des hostilités: la fameuse Kala et son dédale minéral et végétal. 

La portion jusqu’à la Possession est vraiment rendue compliquée par la pluie. Mais pour ma part c’est une aubaine car je m’en régale, même si c’est éprouvant. 

Ma frontale Stoots éclaire idéalement pour avancer au mieux dans cette jungle !

Voici enfin la Possession. 

L’ambiance ici est chaude !

Musique, barbecue, beaucoup de public… un bon ravitaillement familial et je repars en direction du chemin des Anglais. 

J’essaie de courir à plus de 12km/h ici sur la portion de route à plat qui nous mène au départ du chemin. Les jambes répondent bien: c’est un régal !

Le chemin des Anglais passe comme une lettre à la poste. J’y retrouve Jérôme qui commence à accuser la fatigue. 

Je fais ma course et arrive rapidement à Grande Chaloupe, qui sera le dernier ravitaillement en famille avant l’arrivée. 

Je mets un peu la pression pour ne pas perdre de temps et creuser rapidement l’écart avec Jérôme, mais aussi, pourquoi pas revenir sur le coureur Italilo-réunionais que Jérôme m’a annoncé à moins de 10 minutes devant : on sait jamais sur un malentendu je pourrais le revoir !

Alors en moins d’une minute « gaz » !

Cap sur Colorado et les derniers 800 m+. 

Dès les premières dizaines de mètres de montée raide, je me fixe deux objectifs : cravacher pour tenter de passer sous les 26 heures de course (je m’étais fixé 26h05 avant le départ) et essayer de revoir le coureur italien devant, que les spectateurs et bénévoles m’annoncent maintenant à environ 5 minutes devant moi. 

Dans cette première partie de montée empierrée et raide j’adopte un bon rythme de marche et essaie régulièrement, au profit de petites portions moins raides, de courir de cailloux en cailloux pour relancer. 

Dès que la pente s’adoucit, la course domine et je me sens efficace. 

Je retrouve avec plaisir le goudron dans la première traversée de village et cours avec aisance dans la descente de transition avant la suite de l’ascension. Des signaleurs en sortie de village m’annonce le coureur me précédant entre 3 et 5mn. 

C’est motivant ! Je maintiens le rythme. 

Deuxième traversée de village, l’écart se resserre d’après des bénévoles au bord du chemin. Moins de trois minutes à leurs dires, mais je ne vois pas de frontale au loin. 

Enfin le sommet de Colorado et la bascule ! 

« Black out ! »

Le brouillard ici complique la vision nocturne. 

La batterie de ma Frontale Stoots montre des signes de faiblesse après plusieurs heures passées sans l’économiser. 

Je m’arrête et récupère une des deux batteries de réserve qui sont emballées au fond de mon sac. 

Tant bien que mal dans l’obscurité, je change ma batterie, remballe l’autre et repars.

Mais voilà que 100m plus loin, plus de lumière !

Je récupère alors ma dernière batterie déjà utilisée sur la première nuit de course, mais très inquiet pour la dernière descente et interrogatif sur la raison de ce problème de batterie qui était sensée être pleine ?!

[…ne sachant pas encore tout cela, car je le comprendrai à l’arrivée…] Je règle alors mon faisceau lumineux en mode économique et attaque la descente dans le brouillard, vraiment pas serein !

Le dernier ravitaillement de Colorado est enfin là. 

Inquiet pour la durée de vie de ma batterie de frontale, je demande au public si quelqu’un pourrait m’en prêter une au cas où !

Le frère de Jérôme Lucas, qui attend Jérôme pour le ravitailler me prête la sienne sans hésitation et je lui en suis très reconnaissant. 

C’est très fair-play  de sa part.

Il me signale au passage que le fameux coureur Italien dont je n’ai toujours pas vu « la lueur » aurait abandonné et déchiré son dossard ! Quelle surprise ! Mais pour quelle raison abandonner ici à moins de cinq kilomètres de l’arrivée ?

Quoi qu’il en soit, maintenant certain d’avoir un bon éclairage jusqu’à la Redoute, je règle ma Stoots à mi-puissance, faisant fit du risque de me retrouver à court de batterie puisque j’ai un éclairage de secours supplémentaire. 

Une fois les nappes de brouillard estompées, je profite du puissant faisceau lumineux pour « envoyer du lourd » dans cette ultime descente très technique et rendue glissante par la pluie. 

Et quel plaisir d’avoir des jambes ici !

Mon objectif de passer sous les 26 heures ne pourra pas être atteint maintenant, c’est sûr. Dommage d’avoir perdu plusieurs minutes dans l’obscurité. Mais pas grave je donne tout !

J’entends bien maintenant la voix de Ludo qui raisonne dans le stade de la Redoute

Dernier pointage à 1km environ de l’arrivée et ma Frontale tient toujours la puissance !? 

Les derniers hectomètres sur le plat final sont un vrai bonheur ! J’allonge la foulée a 15 km/h !

C’est génial !

A l’entrée dans le stade, mes loulous accourent vers moi et nous finissons tous les trois main dans la main transis par les frissons de bonheur que procure un tel instant !

Ma Frontale peut maintenant s’éteindre, car le sourire et la joie de vivre de Ludo, est ici un formidable soleil pour nous Traileurs, qui illumine la ligne d’arrivée. 

Mais mon plus grand soleil ici, reste ma Chérie qui fait tant de concessions pour moi depuis des années. Quelle joie de la retrouver ici et de partager ces moments si intenses en famille !

« Le repos du guerrier » 

26h08 minutes c’est le temps final qu’il m’aura fallu pour arriver au bout de cette Diagonale 2018 et de ses 168 kilomètres et 9800 m+.

Pas mal finalement pour un pronostic ambitieux de 26h05. On va finir par m’appeler Métronome Junior, n’est ce pas Antoine ?!

Maintenant place à une grosse pause de plusieurs mois bien méritée et rendez-vous l’année prochaine régénéré et sur motivé !

Encore merci à tous pour votre énergie positive !

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