La Montagn’Hard : une course face aux éléments au pied du Mont Blanc

La Montagn’Hard, c’était le samedi 6 et dimanche 7 juillet 2024. Comme son nom l’indique, elle se déroule en haute montagne dans les Alpes françaises. Elle est également réputée pour sa difficulté de proposer un très gros ratio kilomètres / dénivelé. Nous avons participé à cette course trail sur la distance 110 kilomètres avec 8.200 mètres de dénivelé positif. Les intempéries ont obligés l’organisation a stopper l’épreuve après 75 kilomètres.

Une histoire de montagne

La Montagn’Hard devient une référence dans le monde du trail. Cette course exigeante, pour ne pas dire horriblement difficile, est organisée début juillet dans les Alpes françaises au départ de Saint-Nicolas-de-Véroce.

Si on se régale autant sur ces sentiers, c’est que l’organisation propose de progresser dans des décors magnifiques : Mont-Blanc, glacier de Miage, Beaufortain, Aravis.

Cet évènement outdoor met en valeur le secteur du Val Joly et les pentes ouest du massif du Mont-Blanc.

Avec 4 distances au choix, la course offre des défis adaptés à tous les niveaux :

La Montagn'Hard : à l'intérieur de la course

Avant toute chose, il est important de préciser que l’organisation limite le nombre de participants à 350 sur ce format 110 kilomètres. Un point fort pour une course qui se déroule en montagne.

En direction du départ, peu avant 5 h du matin, on profite du Mont Blanc et de la centaine d’alpinistes qui est en train d’aller au sommet.
 
Une bande de lumières s’étire sur les sommets alors que l’obscurité est encore à son maximum. C’est bientôt l’heure, mais l’organisation nous prévient que les conditions seront difficiles et qu’un arrêt de la course est envisageable. Le décor est planté, dans les deux sens du terme.
 
Les premiers kilomètres nous emmènent à 2.500 m d’altitude au Mont Joly. 1h45 de montée non stop avec un passage en crête, d’un côté Megève, de l’autre Les Contamines Montjoie. La météo est parfaite avec un ciel dégagé, les premières lueurs du jour, et un petit vent frais. Une longue descente ensuite vers le premier ravitaillement.

La pluie arrive plus vite que prévue

Il faut ensuite redescendre dans la vallée à Notre Dame de la Gorge pour attaquer directement une nouvelle ascension. Une double ascension même puisque qu’après le ravitaillement du Signal, il faut monter au col de la fenêtre.
 
Quelques mètres avant le sommet, un épais nuage noir arrive sur nous. À peine le temps de sortir le k-way, la pluie et le vent étaient là. Difficile de voir à plus de 15/20m. Il est alors 10h et on se dit que la journée va être longue.
Une descente bien glissante avec des cailloux nous ramène au pied de la montée sèche de Tré-la-tête. Des passages où il faut poser les mains, où les marches sont hautes.
 
En haut, c’est le déluge, mais rien pour se mettre à l’abri. Les ravitos sont de simples barnums et là, c’est même deux simples bâches tendues au-dessus de nos têtes. Autant dire que ça ne protège pas grand chose.
 
Ravito express et c’est parti pour une longue descente vers Les Contamines Montjoie. C’est roulant mais glissant, on se fait plaisir avec deux autres gars sur des sentiers trempés et des passages de ruisseaux les pieds dans l’eau.
 
J’arrive au km 50 avec 30 minutes d’avance sur mes prévisions. Je me change pour repartir au sec et je mange un maximum.

Pas de ligne d’arrivée en vue

La partie qui suit, je la connais bien, l’ayant faite lors du repérage ; 1.400 m de D+ sur 11 kilomètres avec un passage par le Chalet du Truc, le refuge de Miage et le col du Tricot.
 
Arrivé en haut à plus de 2.000 m, on bascule pour rejoindre Bellevue mais les conditions deviennent dantesques. La pluie et le tonnerre se mettent à tomber juste au-dessus de nos têtes.
 
En quelques secondes le sentier se transforme en patinoire. De chaque côté, un trou, donc dérapage plus ou moins contrôlé. Pendant 30 minutes il faut courir dans des ruisseaux, passer un pont en bois suspendu qui bouge avec le vent, la concertation est à son max.
À Bellevue (km 60), les bénévoles de la Montagn’Hard nous informent que la course ne pourra pas aller à son terme. Trop de chutes, des sentiers devenus impraticables ou très dangereux, et surtout un orage plus important est prévu pour la fin de journée.
 
Nous sommes donc invités à emprunter un itinéraire qui nous ramène le plus rapidement possible vers l’arrivée.
 
C’est donc vers 19 h que je passe la ligne d’arrivée, bien plus tôt que prévu, avec 75 à 80 kilomètres dans les jambes.
 
Dommage de ne pas avoir pu continuer car je m’amusais bien sur les sentiers malgré la pluie. Ma gestion de course était parfaite : toujours dans mes prévisions et toujours dans le contrôle, j’avais gardé des forces pour aller au bout. Jamais je n’ai eu de coups de moins bien, et ça c’est une première sur plus de 10 h de course !
 
J’aurais bien aimé passer la nuit sur la course, mais il était préférable d’en arrêter là pour éviter de se blesser donc aucun regret. Surtout que j’avais pu profiter des derniers kilomètres lors du repérage.

Mon avis sur la Montagn'Hard

Un sentiment de bien-être sur ces sentiers alpins. Une super course très exigeante dans un décor somptueux. Pas le temps de s’ennuyer avec ces paysages.

Certes, j’aurais aimé aller au bout, mais l’organisation a pris la décision la plus sage.

J’encourage les amoureux de montagne à aller randonner et courir sur ces sentiers et pourquoi pas vous lancer sur la prochaine édition de la Montagn’Hard !

Alors, participerez-vous l’an prochain ? Dites-le nous en commentaire.

 

Rédaction et photos : Julien Frenoy

 

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