Marathon Des Sables rime avec bivouac et tente que chaque concurrent va partager avec 6 ou 7 autres coureurs. Le plan du campement est déjà prédéfini à l’avance : par nationalité !
M’étant inscrite en tant que Suissesse, je savais ainsi que je serais sûre avec mon amie Andréa Huser ; nous en avions discuté en message privé et aussi à l’aéroport au départ de Paris. Après les formalités de douane à Ouarzazate et le trajet en bus, l’arrivée sur le bivouac avec les sacs confirme ma présence à la tente 29 !
TENTE 29 : ce numéro résonne déjà dans ma tête comme une tente où je vais être bien. Andrea s’y trouve déjà accompagnée de Mathieu, Thomas, Irene (hihi pas du tout suisse) et les 2 sœurs à tresses Sandra et Virginie. Je suis là 7ème. Déjà le mélange d’Anglais, français et allemand au niveau langagier me fait délirer ! Les blagues commencent à fuser et l’ambiance est détendue !
Première soirée dans le flot de ces 1078 concurrents, on se regarde, on s’apprivoise, on s’osculte ! Je retrouve bon nombre de têtes connues dans le staff et les coureurs. Première nuit pour ma part à même le sol puisque j’ai décidé de ne pas prendre de matelas ! Je suis la seule de la tente !
Le soleil se lève dans ce désert et déjà la fine équipe de la tente 29 est au taquet ! Faut dire que les 2 sœurs sont médiatisées, tout comme Andrea, donc ça se bouscule autour de nous. Journée où nous nous affairons à faire de notre mieux pour faire nos sacs. L’un partira et nous retrouvera à Ouarzazate plus tard et l’autre s’ancrera sur nos épaules pour 6 étapes !
Le trio Irene/Andrea/Moi partons pour le contrôle obligatoire : 14h30 : la pesée ! Pour ma part un petit 6,910 kg avec PanPan. Les marques des sacs se différencient : les garçons en WAA, Andrea et moi en Raidlight, Irene en Ultimate et les 2 soeurs en sacs de rando.
LA TENTE 29 est incroyable, riche d’émotions et de simplicité. Tout le monde s’aide et s’entraide et très vite, nous sommes une famille comme si c’était écrit ! Les discussions et les rigolades battent à son comble sous la toile.
Première étape, et notre Mathieu n’est pas à l’appel au petit matin. Un peu d’angoisse et le staff médical vient nous annoncer qu’il a passé la nuit sous perf et qu’il est dans l’ambulance en attendant le départ. Je me propose de rester avec lui, mais impossible de le retrouver !
Retour au bivouac après les 30 kilomètres… Thomas est le premier, moi la dernière sur ce coup-là et l’accueil est monstrueux : tout le monde est rentré au bercail, enfin presque tous ! Car Grand coup de flip car Mat n’est pas rentré alors que l’on m’a dit au CP2 qu’il avait 20 minutes d’avance sur moi. En fait, il s’est posé… Yeahhhh ! Il est là, il arrive, il rentre avec le chameau. OUF ! La tente est complète chacun s’affaire à raconter sa journée ! On s’écoute, on partage, on vit !
Les étapes vont s’en suivre sur la même cadence et les moments passés sous cette tente 29 sont primordiaux pour le bien être de tous. Nous sommes plus qu’une équipe ! La famille a besoin de tous et toutes pour continuer à avancer. Andrea nous a quitté, pas facile mais personne ne lâche. Mathieu pète la forme, Irène poursuit son train-train, moi je m’éclate, Sandra et Virginie sont extrordinaires et notre Thomas protège la tente et la prépare pour nos arrivées.
La tempête la veille de la 3ème étape ne nous atteint pas ! Nous sommes les warriors de la tente berbère. Piquet en bois, cailloux, n’ont plus de mystère pour nous : le sable ne passera ni par la gauche, ni par la droite. A temps, nous fermons le dernier côté, quelques grains resteront entre les dents et un peu d’ensevelissement au réveil !
QUELQUES PHOTOS RESUMENT BIEN L’AMBIANCE !
Un climat de bien-être et de détente s’est abattu sur cette tente ! Tout le monde dort bien, les repas au coin du feu certains soirs, la gamelle se transmet, le feu se partage, nous nous racontons nos menus, nos vies, nos expriences… Et ma foi, très peu de bobos : Thomas est nickel, eosine et elasto pour Mathieu, huiles essentielles et massages chez les filles, une mini ampoule sous mon talon droit, idem pour Irène. Une autre chance inouie de cette tente 29 : personne ne ronfle ! Tout le monde a son rythme de sommeil et d’endormissement et cela coule ! Idem pour le réveil avec le lever du soleil et Thomas est notre gardien du temps ! Thomas est discret. Tout le monde est nécessaire à la famille.
La vie est saine et bienveillante, simple ! Nous avons la visite quotidienne de mon ami Gediminas Grinus et on se marre bien ! On se fait interviewer de ci de là, Arnaud, Jamal de 2M. Meheza et Virginie viennent tchatcher et quel bonheur ! Pour le reste, c’est vrai, que nous ne naviguons pas trop. L’esprit tente 29 nous suffit à nous 7 ! La séance de lecture de mails le soir est un rituel magique. Irene reçoit des histoires drôles dignes des blagues carambars et tout cela en anglais s’il vous plaît ! Moi, j’ai un peu honte, j’en reçois un paquet et Mat a toujours des potes qui lui envoient des messages aussi hilarants. Cela fait du bien ce moment !
Des milliers d’anecdotes de cette tente 29 sont racontables et au fil du temps, on en parlera. Mais la plupart est difiicle à transmettre, car ce sont des moments privilégiés que nous avons partagés dans un certain contexte et de l’extérieur, vous ne ririez pas ! J’ai essayé d’en raconter quelques uns, les souvenirs remontent, les images arrivent, je souris, moi, je me comprends mais en face, l’interlocuteur se demande finalement pourquoi je raconte cela !
Les moments vécus au MDS sous la tente 29 restent au MDS, dans cet espace temps amazing. J’ai essayé de vous en faire partager l’essentiel ….A suivre…
L’aventure de la tente 29 ne se termine pas… jusqu’au vol retour, on se croise dans les rues de Ouarzazate, devant le film que vous découvrirez bientôt, sur la piste de danse, encore et toujours du partage. Puis une fois revenus sur terre (pas sûr !), le lien reste…nous continuons de prendre soin les uns des autres….
WE ARE MDS !
Crédit photos : Carole Pipolo (iphone), Cimbaly et Irene ‘s phone also