Chamonix, capitale du trail
Ce weekend a eu lieu à Chamonix, la capitale du trail, le Marathon du Mont-Blanc et toutes ses sœurs, le 90k, le 23k, le 10k, le Duo Etoilé et le KMV.
Il n’y avait pas que la météo qui était bouillante. La foule aussi. La ferveur de Chamonix est telle que l’on pourrait facilement se prendre pour Kilian Jornet.
A chaque départ, à chaque arrivée, les applaudissements et les encouragements résonnent dans toute la ville, spécialement dans la rue principale qui mène à la place du Triangle, face à l’Eglise, le cœur de la ville, et mythique lieu d’où part également le légendaire Ultra Trail du Mont-Blanc.
D’ailleurs, nous aurons eu la chance durant tout le week-end, grâce à un sublime ciel dégagé, d’être surveillé par le dit géant, le Mont-Blanc.
Malheureusement, tous les participants n’auront pas eu la chance d’arriver jusqu’à la ligne d’arrivée, située face à l’Église, car cette édition, remportée par Xavier THÉVENARD, encore et toujours le petit prince de Chamonix, a été spécialement éprouvante à cause des températures caniculaires. Sur le 90k, 48% d’abandons ont été recensés, du jamais vu sur ce format.
LE KMV ou kilomètre vertical
Pour ma part, j’ai voulu tester et me lancer dans le KMV qui avait lieu vendredi, puis dans le Duo Étoilé le samedi soir.
Le KMV est une ascension fulgurante de 1000m d+ en 3,4km dans une pente moyenne à 50%. Cela part de l’Eglise jusqu’à Planpraz.
La frayeur quand on est en bas et qu’on devine le chemin à parcourir. Une « petite » montée qui suit la remontée mécanique et qui se finit par de la via ferrata.
Une fois le chrono activé, je me suis élancé avec 600ml d’eau. Il faisait 33 degrés. Pas un nuage. Le soleil dans le dos me tabassait la nuque!
▶️ De 0 à 500m d+, tout va bien. 35min au compteur. Ça va le faire.
▶️ De 500 à 600m d+, la pente prend une autre tournure. Les cuisses commencent à couiner.
▶️ De 600 à 700m d+, la pente devient tellement penchée qu’on l’imagine faire un looping dans très peu de temps. Obligé de poser les mains au sol. Il ne vaut mieux pas regarder derrière soi.
▶️ De 700 à 900m d+, cordes, échelles, marches métalliques, pont douteux, les nerfs sont mis à rude épreuve. Les jambes répondent de manière aléatoire, l’erreur peut être impardonnable. C’est à dire « mortelle » .
▶️ De 900 à 1000m d+, faut en finir!!
➡️ Bilan, 1h16. Je visais 1h15.
Le KMV demande un effort très violent. 1ère experience à renouveler.
Le Duo Etoilé
Curieusement, malgré la violence de l’effort, ne ressentant aucunes courbatures le lendemain, j’étais frais pour m’aligner sur le Duo Étoilé avec mon partenaire de toujours, Florent.
Le Duo Étoilé est comme son nom l’indique, une course à réaliser à deux, en partie nocturne. Le concept est simple « on commence à deux, on finit à deux ».
Samedi 20h, nous voilà alignés sur la ligne de départ avec 499 autres duos de coureurs.
Ça part fort dès le départ! Très fort même!
Nous nous élançons droit dans la ville direction le versant montagneux opposé au KMV. Après 1k de course, ça monte sévère, et ce jusqu’à Montenvers, célèbre station du train qui mène à la Mer de Glace. Puis ça monte encore jusqu’au Plan de l’Aiguille, en passant par un balcon qui nous offre une sublime vue sur la vallée avec Chamonix en contrebas sur notre droite. Au total la montée s’est faite sur 12k pour 1250m d+. Largement suffisant pour faire exploser les cuisses des moins entraînés. Pour les plus rapides, comme nous, la tombée de la nuit s’est faite au moment où nous étions sur le balcon. Avant de sortir nos frontales, nous nous sommes offerts un coucher de soleil de rêve juste derrière les montagnes. Une image forte qui peut pousser à l’erreur si on en oublie de regarder où poser nos pieds, le sentier étant très escarpé.
Arrivé au point le plus haut du parcours, il nous fallait redescendre sur Chamonix, ce que l’on a fait pratiquement en ligne droite lors d’une violente descente (5k, 1250m d-) qui nous a cassé les fibres.
Lancés à pleine vitesse comme sur une autoroute, en essayant de garder un minimum de vigilance, nous avons doublé de nombreux duos.
Le kilomètre final s’est fait au cœur de la ville, aux alentours de minuit, au milieu d’une foule en délire.
Nous avons fini 156ème/500. Honorable pour des petits parisiens, non?
Ce qu’il faut retenir de ce week-end, Chamonix est, reste et restera la capitale du trail, carrefour inévitable de tout ultra trailer en devenir.
Pour ma part, pour parfaire ma préparation à l’UTMB, l’année prochaine je tenterai ma chance au tirage au sort du 90k.
Croisons les doigts.
Super Joffrey. On s’y croirai !