LE BIVOUAC au MDS

Tout commence à l’arrivée des bus à Ouarzazate. Par vague de 4, et avec le numéro 13, me voilà embarquée de nouveau dans une folie passagère. Enfin pas si passagère que cela, puisque toute l’année tu vis Mds, tu penses Mds, tu rêves Mds, tu cours Mds, tu bosses Mds.
Hâte de découvrir le bivouac, où cette année les deux premiers nuits ? …
23h30 frontale au nez, euh au front, me voila à l’attribution : tente 44. Mathieu vient me chercher et je découvre sans surprise Lhoucine mon frère et un autre homme Pierre-Etienne. Du vent ce soir là, un repas avec Patrick, des têtes connues et des embrassades.
Le bivouac est l’endroit où tout se passe. Pas de bivouac, pas de tentes, pas de Mds. Une grande partie de notre vie se déroule dans un climat de sérénité.

Samedi : réveil en fanfare par le soleil et difficile de faire la grasse matinée ! Voudrait-on d’ailleurs ? Un samedi où tu navigues entre les tentes voir les amis, les connaissances. Un samedi où tu t’attèles à ton sac : 6,5 kg minimum, je vais y arriver ! Samedi où tu vas à la conférence de presse, où tu revois et embrasses tout le staff et tu te gaves de leurs ondes positives. Samedi où tu réalises que ce que tu attends depuis un an est bien là. Tu récupères ton dossard et ce coup-là, c’est reparti pour plus de 200km sur 6 étapes : moment magique de bonheur. Un rêve qui se réalise encore une fois.
Sous la tente 44, on se retrouve finalement à 5, puis 3. Sandrine et Serge se joignent à nous pour cette vraie première nuit de veille de course. Ils ne courront que la première étape.
Bivouac, ce mot résonne fort. Les instants passés sous cette toile de tente, sont indispensables, sont uniques.

Dimanche matin : 2ème réveil sous cette tente 44, réveil pour la première étape. Chacun fait sa popote, chacun met son sac. Très vite, plus de toile, nous voilà à nu sur le tapis. Photo de groupe, encouragement.
Ce bivouac que nous retrouverons toutes les fins d’étape, certaines fois de jour, de nuit, uniquement de jour pour certains, quasi uniquement de nuit pour d’autres, ou au lever du soleil, ou au coucher. Mais bivouac réconfortant, les accolades quand tu passes devant les autres tentes, les sourires et rigolades quand tu te poses dans d’autres tentes. Des tentes que tu me verras jamais car finalement tu ne circules pas tant que cela ou alors toujours dans le même sens !

La tente 44 n’est pas loin : rangée intérieure à droite en rentrant dans le camp et 6 ème tente. Toujours bien rangée, une tente à 3, tapis replié pour plus d’épaisseur : 2 mecs une fille, Lhoucine contre la toile et entouré dans le tapis, moi au milieu et Pierre-Etienne sur l’autre bord. Tente conviviale et drôle, de belles anecdotes, de belles rigolades, de belles blagues plus ou moins graveleuses suivant l’ambiance du moment, une tente soudée dans le souci de prendre soin de chacun, tente où l’on donne et reçoit, tente où on apprend à se connaître, on se dévoile, tente où l’on se sent bien. Lhoucine arrive toujours le premier, fort sûr, dans le top 20, 10 cela dépend des étapes. Et pour nous 2, une alternance, un coup PE avant, un coup moi, pas trop souvent éloignés.
Bivouac rime avec repas ! À la tombée de la nuit, cela s’active. Lhoucine est THE chef du feu, sans zip, petits bouts de bois, il souffle et nos casseroles chauffent. Quelques expériences de « ça brûle », alors que Lhoucine touche tout avec les doigts sans se bruler, cela devient même agaçant !! Traditionnel rituel de « Je coupe le fond de ma bouteille d’eau » comme récipient.

Puis bivouac rime avec dodo ! Là aussi très ritualisé ! Chacun s’active à sa préparation pour le grand sommeil. Moi j’ai deux compagnons : boule quies / je me cache les yeux (PE avec un masque et Lhoucine sous duvet et couverture). Quelques parlottes et très vite avant 21h, plus personne ne bronche ! Moi au milieu c’est idem, panpan en guise d’oreiller, moi enfouie totalement dans le duvet, rien ne dépasse et Morphée nous attrape jusqu’au lever du soleil 5h30 !
Bivouac … encore ce mot fort pour désigner la solidarité et la bienveillance de chacun envers chacun, par un regard, un sourire, une accolade, une embrassade, un geste, des déconnades, des blagues.
Moi j’aime aller à la tente 38, car elle est un mélange de jeunesse, d’âges mûrs et d’ «anciens » ou plutôt doyennes. Je passe donc dire bonne nuit, rire, encourager, supporter. Je passe à la 89 savoir si la journée de nos élites s’est bien déroulée ! Je passe devant pour aller aux chiottes donc !! Toujours un mot à la tente de mes petits suisses : Nicole était déjà là l’année dernière et on s’était bien soutenue. Fabrice est aussi juste derrière nous.
On en revient toujours donc au BIVOUAC !

L’ambiance commence quand on arrive de l’étape : le rituel du thé, le rituel de prendre tes 6litres d’eau, comme si tu n’étais pas fatiguée de ton étape, te voilà affublée de tes 4 bouteilles lourdes oui oui elles sont lourdes à ce moment là !
BIVOUAC pas trop de couac cette année ! Un peu de vent, un peu de tentes par terre, un peu de «Bachir, faudrait enlever un piquet, remettre un autre comme ça » et puis finalement ce sont les pros des tentes, ils te managent cela au top ! Cette équipe est formidable !

BIVOUAC : rituel des chiottes où tu veux, mais rien de tel que le cul à l’air dans les dunes, des douches / pardon, du lavage de ton corps d’athlète avec un litre d’eau et des pastilles qui se métamorphosent en linguettes humides de 20cm sur 25 et qui séchées te servent de PQ. Rituel des soins : crèmes, huiles essentielles, ampoules.
Et, le bivouac ne serait pas le bivouac sans le staff et les bénévoles qui déambulent pour nous livrer amour, tendresse, compassion, nouvelles, informations, mails, bonheur ! Merci à Loïc et Mathieu aussi pour avoir été là tous les jours.

Allez, vous reprendrez bien un ptit bivouac en 2020 ?

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