Samedi 27 et Dimanche 28 Octobre se tenait le festival des Hospitaliers , à Nant , petit village de l’Aveyron , niché au cœur de paysages somptueux classés au patrimoine mondial de l’Unesco.
Pour la deuxième année consécutive, j’étais inscrit sur le trail des Hospitaliers (75Km, 3500mD+).
Ma femme et nos enfants avaient choisi, eux, de participer aux courses du Samedi.
Changement d’heure oblige, je mets le réveil assez tôt pour être sûr de ne pas louper le départ à 5h00. Je m’habille chaudement car la météo annoncée fait froid dans le dos : des températures très fraiches, du vent, un peu de neige au sommet de la course … Autant partir équipé !
A 5h05, le départ est donné par le maire de Nant, qui nous annonce que 280 bénévoles sont là pour aider les 500 traileurs qui forment ce peloton. Nous rejoignons tout d’abord le plateau du Larzac à la lueur des frontales et sous un ciel bien dégagé. Je connais cette portion et je cours à un bon rythme malgré le profil ascendant de cette partie. J’arrive à Sauclières , 1er ravitaillement, en 6eme position. Je change juste mes flasques « à la volée » et repars aussitôt. Le tracé redescent ensuite sur St Jean du Bruel avant de bifurquer vers le St Guiral , sommet granitique de la région. Une légende raconte qu’à son sommet , un ermite aurait vécu reclus en ne communiquant avec ses 2 frères qu’à l’aide d’un feu allumé une fois par an ! J’attaque donc cette longue montée vers le point culminant de l’épreuve , dans un paysage comme figé par le froid ambiant. J’atteints le 2eme ravitaillement où je vois ma femme mais ne m’y arrête pas. J’ai déjà perdu quelques places et sens bien que ce n’est pas un très bon jour … Tant pis ! Je serre les dents.
La montée s’avère vraiment difficile avec de longues périodes où je marche.Très peu de traileurs autour de moi… Malgré ce gros passage à vide, je reste concentré sur mon objectif : finir mon dernier trail de la saison. La descente vers Dourbie est assez piégeuse, beaucoup de feuilles masquant les obstacles au sol. Là, nouveau ravitaillement dans une salle des fêtes chauffée. Je m’arrête enfin quelques minutes ! Je n’en mène vraiment pas large et essaie de recharger les batteries comme je peux… Le tracé est maintenant plus large avant une montée très raide qui rejoint une crête dominant les gorges calcaires du Trévezel. Quel spectacle ! Cette monotrace me plait beaucoup : singles sauvages et techniques , des changements de rythme … J’arrive dans le village de Trèves où m’attend l’avant-dernier ravitaillement. Après avoir longé le Trévézel, une monotrace avec quelques dévers permet de monter sur le Causse noir. Des bénévoles sont répartis tout au long de ce parcours sauvage et nous saluent à chaque fois. Cela fait vraiment du bien ! Le sentier sur les hauteurs calcaires de la vallée du Trévézel est vraiment exceptionnel. La descente sur le dernier ravitaillement se fait sans problème et j’arrive à Cantobre, magnifique village perché sur une falaise rocheuse. On trouve même des crêpes à ce ravitaillement (et ce n’est pas une légende!).
Le dernier tronçon de 8km est rude car il faut tout d’abord grimper à nouveau sur un causse avant de pouvoir enfin descendre sur l’arrivée au centre du village. Je perds quelques places encore mais l’essentiel est à présent ailleurs.