Bernard Dufour vous raconte la Trans 333

Retour en France après cette semaine incroyable en Mauritanie du 3 au 9 décembre pour la trans 333.C’est l’ultime course qui compte 20 participants dans le monde en autosuffisance non stop dans le désert mauritanien sans balisage, uniquement au Road Book et GPS. Ravitaillement en eau tous les 25 km. Il faut rallier les 333 km en moins de 108 heures. 

Après avoir réalisé un bon marathon des sables en avril (143 eme sur 987 coureurs) en ce début d’année , je pensais pouvoir réaliser cette trans 333… Seul 3 coureurs ont réussi à rallier l’arrivée.

J’ai réalisé 180km en 31 h 00 et le corps a dit stop ( tendinite au genou gauche avec l’impression d’avoir une aiguille qui rentre dans le genou à chaque pas et problème d’ampoule aux pieds). 

« Il est dur d’échouer, mais il est pire de ne pas avoir tenté de réussir ».

J’ai pris la mesure que cette course est exceptionnellement difficile et que les coureurs qui l’ont réalisé sont des sur-hommes. J’ai rencontré une tribu de warriors incroyables au cœur énorme !

J’ai analysé mes points d’amélioration : 

  1. Etre capable d’accepter de faire 2km/h pendant 7 heures sans que cela affecte le moral.

  2. Ne pas partir trop vite et doser l’effort.

  3. Avoir une alimentation la plus naturelle possible (préférer une boîte de thon et de sardines aux poudres diverses).

  4. Savoir se remettre en question et intégrer qu’il est possible de se tromper de points GPS et de prendre le temps d’analyser.

  5. Gérer la nuit , les hallucinations  ( ne pas confondre à 4h du matin ma batterie de GoPro avec un carrée de chocolat ) et le sommeil par période de 10 /15 minutes.

Je rentre en ayant une meilleure connaissance de mon corps et de mon esprit et je reviens plus fort. Je sais que c’est possible !  J’ai vécu une expérience qui m’a fait grandir et qui m’a permise de mieux comprendre mes limites. J’ai rencontré une tribu de furieux où les valeurs humaines de partage et de solidarité sont indéfectibles.

Je reviendrai sur cette épreuve pour la terminer.

J’ai déjà oublié les moments difficiles, le manque d’eau, les erreurs de navigation, la chaleur écrasante, les scorpions, l’abandon…J’ai la tête remplie de couleurs, de rencontres, de paysages, de visages… Les sourires et regards …Nous avions emmené des vêtements, stylos et cahiers que nous avons remis à l’instituteur d’un petit village : que de sourires lumineux et de reconnaissance des enfants ! En passant dans un endroit où il y avait 3 cases, je me rappelle avoir donné un tee shirt à un enfant qui était sur le bord du chemin : un sourire éclaire son beau visage et il part en courant. Il me rattrape quelques centaines de mètre après et me donne 2 dattes. Quelle émotion ! Quelle leçon de vie! C’est ça aussi la trans 333.

« Le peu qu’on peut faire, le très peu qu’on peut faire, il faut le faire » Théodore Monod.

Merci à Alain Gestion (organisateur de cette TRANS 333 : un  très grand Monsieur animé par la passion), à mes sponsors (famille Vacher, numéro 2 du miel en France, OMA producteur de Spiruline, les hôtels Akena et Turnright) et bien sûr à mon épouse  Estelle pour l’animation Facebook  et de me permettre de vivre mes rêves.

« Il y a une certaine saveur de liberté, de simplicité …une certaine fascination de l’horizon sans limites, du trajet sans détour, des nuits sans toit, de la vie sans superflu » Théodore Monod.

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