PAR MATHIEU LAMBERT OUTDOORANDNEWS/OCTOBRE2018
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Dimanche 7 octobre c’est le défi de l’automne avec les copains du village. Levé à 6h, juste le temps de s’envoyer un bol de céréales bien suffisant après la trop grosse brisolée de la vieille. Je retrouve les potes pour un covoiturage direction Massongex pour la 12 ème édition de l’Altitrail de Chalin.
L’ambiance est vraiment cool, il y a pleins de gars vus sur les différents trails pendant la saison. Le départ sous conduite est donné, nous partons d’un petit footing léger à travers le village, les discussions vont bon train jusqu’au vrai start en lisière de forêt à 399 m. Là, un p’tit briefing sur les conditions météo et sur la sécurité nous est donné et c’est parti ! Il faut dire que ce trail, ou plutôt cette verticale, est longue de 12 km avec un dénivelé positif de 2365m, c’est dire si ça va grimper… La température est fraîche, mais les gouttes de sueurs ne tardent pas, tout le monde est parti fort et j’essaie de m’accrocher à ce type avec les Hokas bleues. Mes cuisses brûlent, c’est le début, ça va le faire. On traverse forêts, clôtures et troupeaux de vaches pour arriver au pied de la dent de Valerette à déjà 1800m d’altitude, ma forme est bonne et je ne vois pas passer les minutes. Le brouillard a depuis longtemps remplacé les arbres et le peloton des 116 coureurs s’est totalement clairsemé, j’arrive sur un tronçon où des marches ont été taillées dans la terre qui pour l’occasion est un peu boueuse. Ça grimpe sec, mais au moins on cumule du dénivelé positif. J’entends des gens qui nous encouragent à travers le brouillard sans même nous voir, c’est un public de montagnards et j’adore ça… Le moral lui est au beau fixe.
Il y a possibilité de stopper ce défi au km 8 ou un peu plus haut au km 10 à 2267m mais si on est là avec les potes, c’est bien pour aller tout là-haut non ? La course se poursuit depuis la pointe de l’Erse en direction de la dent de Valére. Le sentier devient bien corsé et je dois ranger mes bâtons pour me tenir aux cordes fixes installées pour l’occasion. Un terrain que j’adore avec le vide de côté, (comme sur les vidéos de Kiki en Norvège). J’en profite pour dépasser quelque coureurs en les encourageant bien sûr, très peu d’esprit de compétition, mais plutôt une sorte de respect. Je longe ensuite l’arête du Dardeu sur un petit « single » de montagne qui me permet de courir un peu après cette folle grimpette. Mais ce n’est pas terminé, reste un 400m de montée et bien rocheux celui-là. La visibilité ne s’est pas améliorée même si l’espoir d’avoir le soleil au sommet ne me quitte pas.
Je parle avec un concurrent qui m’a suivi sur plus de la moitié du parcours, ensemble on s’encourage et on discute déjà de la probabilité qu’il reste encore du Génépi en haut. Et oui c’est la tradition de cette course, au sommet se trouve un tout petit refuge de montagne où le chrono s’arrête. La tradition veut que chacun puisse boire un petit verre de Génépi avant de redescendre pour aller partager la traditionnelle raclette à l’alpage de Chindonne quelques mille mètres plus bas, sympa non ?
Aller je serre les dents et commence à entendre les organisateurs qui crient à travers la montagne pour nous encourager : “Allez courage ! tu peux le faire en moins de 3h”… ! Il n’en faut pas plus pour que je me mette à accélérer et presque me surprendre à courir sur ce qui est devenu un sentier glissant avec un peu de neige. C’est génial, j’y suis ! Trop beau ! Je me retourne et vois mon compagnon de montée qui passe la ligne à son tour… On se prend dans les bras et ensemble on trinque avec notre verre de Génépi. Quelle belle montée, mais on se les gèle ici !!!! Le temps de mettre un bonnet et une petite veste… et … et c’est reparti pour une bonne descente ! On se retrouve à la raclette …..
Les quelques photos ont été faites les jours avant la course par les organisateurs du trail de Chalin, sauf celle du briefing, sinon on aurait que des photos de brouillard !!!!