Alejandro Fraguela, un coureur espagnol participant au MDS pour la deuxième fois, nous livre ses mots et ses émotions un mois après l’arrivée de cette course hors norme dont il a partagé le bivouac avec ses compatriotes Albert Giné et Ragna Debats au sein de l’équipe TERRESDELEBRE/CADEMONTANA.
Quel sont les mots qui te viennent en tête après cette édition du MDS ?
Une expérience pour la vie.
Avais-tu des doutes avant la course ? Des certitudes ?
C’était mon second marathon des sables, je savais donc à quoi m’attendre, j’ai essayé, j’ai souffert, et j’ai pris part à la compétition ; pour un athlète de mon âge (43 ans) je ne peux pas demander davantage.
Quel élément était le plus difficile à gérer ? Quel était le plus facile ?
La chose la plus difficile a été la chaleur le jour et le froid la nuit.
La meilleure chose est nos vies entrecroisées avec mes compagnons de route et de tente et d’être capable de rivaliser en tant que team parmi d’autres équipes.
Quelle étape as-tu préféré et pourquoi ?
L’étape que j’ai préférée est la seconde, à cause des kilomètres de sable vierge de toute trace, très difficile mais en même temps très amusante.
Y a-t’ il une étape pour laquelle tu n’es pas satisfait et pourquoi ?
Chaque étape est spéciale, toutes sont différentes. Chaque année l’organisation travaille dans différentes directions, cet effort est apprécié par les coureurs.
A ton avis, cette édition était-elle plus difficile que la précédente ?
Chaque édition est différente, la difficulté est surtout due à l’extrême fatigue que ressent chaque coureur. Cette année, la deuxième étape était une surprise avec de grandes dunes vierges de toute trace.
Es-tu satisfait de ton classement au général (Alejandro termine 9eme du MDS) ?
Je suis très satisfait, j’ai fait des erreurs mais c’est un bon résultat.
Courir pour soi est une chose, mais être membre d’une équipe est au-delà de ça. Comment as-tu géré ces deux objectifs ? Est-ce que le classement individuel a prévalu face au classement par équipe ?
J’ai essayé d’être le plus rapide possible et je savais que je pouvais aider l’équipe. Concourir en tant qu’équipe est toujours un plus, car lors de passages difficiles, tu te dépasses avant tout pour tes coéquipiers.
Parliez-vous de stratégie avec tes compagnons de tente avant certaines étapes ?
Nous parlions surtout de toujours faire mieux et une fois dans le désert nous nous encouragions si l’un de nous avait un mauvais jour.
Un top 15 international, que penses-tu de cela ? Est-ce que les Marocains sont toujours au-dessus des autres coureurs ?
A l’heure actuelle, les Marocains sont un peu au-dessus, ont plus d’expérience, sont très rapides et savent comment réussir chaque étape. Ils ont montré tous les jours qu’ils étaient les meilleurs.
La vie au MDS est tranquille et sereine.As-tu des histoires à nous raconter à propos de la vie dans votre tente ? Est-ce que tes compagnons de tente sont comme des membres de ta famille ? Aviez-vous une organisation spéciale ?
La plus belle chose est la générosité de chacun, le partage de la nourriture, les nuits où l’un d’entre nous ne dormait pas et la confiance que nous avions en chacun d’entre nous.
Pourrais-tu nous dire un mot sur l’organisation du MDS, le staff et les bénévoles ?
L’organisation et le déploiement de moyens est impressionnante. Ils prennent soin de nous chaque jour, sur la course tu n’es jamais tout seul, tu vois toujours des gens de l’organisation dans un véhicule. Chaque bénévole est bienveillant et nous encourage. L’organisation nous fait sentir important, du premier au dernier.
Quels sont les points positifs et ceux qui pourraient être améliorés ?
Je comprends que la course est très difficile, mais pour moi l ‘essence du MDS est qu’il reste tel qu’aux premières éditions, authentique. La sécurité est importante, je ne changerais rien. Le MDS est une course à part.
As-tu recommencé à courir depuis la fin du MDS ?
Je m’entraîne et prépare mes prochaines courses.
Es-tu déjà concentré sur ton prochain objectif ?
Oui. Je prépare le 100Km du Sahara en Tunisie.
Que garderas-tu en mémoire de cette édition 2019 ?
Mon objectif est de continuer à faire des courses de montagne et de profiter du sport comme si c’était ma dernière saison.
Propos recueillis et traduits par Marie Cazelles.
Crédits photos : CIMBALY