LE DESERT… Pourquoi vous vous êtes inscrits ?
Erik : Le désert est un milieu hostile mais grandiose, sans frontière et dans lequel on ne peut pas mentir. On se retrouve face à soi même.C’est pour moi la course idéale pour refaire le point avec soi même. Retrouver ses bases et goûter au plaisir de la simplicité. Évoluer dans un milieu qui parait hostile, c’est aussi faire un pas de plus vers l’humilité. Et parcourir le désert sur une semaine avec sa vie sur le dos, c’est une sensation d’aventure unique. C’est aussi une semaine à se contenter des bases de la vie, et à profiter encore plus des rapports humains qui se créént au fil des bivouacs. C’est une expérience unique.
Julien : J’ai découvert le MDS au Pérou et j’ai voulu revenir aux sources avec le MDS Maroc. Le côté autonomie m’intéresse énormément. J’adore le côté logistique, préparation de ce type d’épreuve.
VOUS VOUS ENTRAINEZ … Où ? Quand ? Comment ?
Erik : En général, je m’entraîne dans mon garage, sur tapis roulant et home traîner pour être en surchauffe et m’acclimater au mieux, car quand vient l’heure du MDS, nous n’avons pas connu de chaleur en France. Cette méthode permet à minima de s’acclimater aux températures qu’on rencontre dans le désert. Et je vais régulièrement sur la côte, dans les dunes qui s’étendent sur notre littoral, pour prendre l’habitude de courir dans le sable et m’adapter aux appuis particuliers que l’on retrouve dans les dunes du désert. C’est un travail que je fais régulièrement tout au long de l’hiver, ayant la chance d’habiter à proximité de la côte.
Julien : Pas encore, je vais essayer de faire une prépa correcte même s’il n’y a pas de sable et de chaleur en Savoie en fin d’hiver. La neige se rapproche tout de même beaucoup du sable, en plus froid 😉 Je vais également faire une prépa plus proche d’une prépa marathon qu’une prépa trail avec beaucoup de D+. Normalement, je pourrais faire une ou deux courses à Hong Kong en février pour me préparer.
AU MDS …vous observez les coureurs sur place, vous pensez qu’ils sont à prendre ? Comment cela s’est passé pour que vous fassiez les places que vous faites ?
Erik : Le principal avantage des coureurs locaux, c’est leur acclimatation. Effectivement, ce sont des coureurs légers et habitués à des distances marathon, mais ils ont la chance d’évoluer tout au long de l’année dans ce décor, d’en connaitre les moindres recoins et surtout d’être habitués et acclimatés aux températures excessives qu’on peut y rencontrer. C’est un précieux avantage qu’on ne peut compenser qu’en allant sur place y faire des stages.
Julien : Les coureurs locaux ont une énorme expérience du marathon des sables et de la gestion de cet effort. De l’optimisation du sac, de l’alimentation. Ils ont aussi l’avantage de bien maîtriser la lecture du sable pour optimiser les appuis, la trace dans le sable.
AU Pérou en 2017, stratégie individuelle et/ou de groupe ?
Erik : Au Pérou, la stratégie a été individuelle. Mais malgré tout, c’est une course à étapes et nous connaissons les résultats de nos équipiers. Aussi, courir avec des Français de notre équipe, c’est une motivation supplémentaire qui nous permet de nous accrocher dans les moments de moins bien, de nous motiver lorsqu’il y en a besoin, et d’aller en direction d’un objectif commun.
Julien : La stratégie était individuelle mais quand il a fallu remonter le moral des copains, l’amitié a pris le dessus, quitte à perdre une place 😉
AU MDS 2019… La longue étape sera-t-elle celle où les places sont à prendre ?
Erik : L’étape longue est effectivement celle où les coups de moins bien sont les plus fatals, et où le classement général peut se perdre. Et je pense que pour nous Européens, c’est l’étape qui est le plus à notre avantage pour revenir ou faire la différence pour performer et jouer le podium du classement général.
Julien : Je pense qu’il s’agit vraiment d’un point clef du MDS, il faudra l’aborder de manière très prudente.
Les marocains montrent des failles. Vous les voyez plus agiles où ? Sont-ils à bousculer ? Faut-il en profiter ?
Erik : Les marocains les plus costauds sont ceux qui partent le moins vite en début d’étape. Calquer la course sur eux est donc certainement une bonne stratégie. Ils ont montré au fil des éditions qu’ils ne se trompent jamais et que même si parfois on peut avoir des “coureurs leurres” qui pourraient indiquer des directions indirectes, ce sont au final toujours les même devant. Il faut donc savoir se concentrer sur les leaders et calquer la course sur eux. Le risque d’erreur restera faible de se tromper. Je pense que le niveau européen sur cette épreuve qu’est le MDS se confirme au fil des ans, et que nous prenons de l’assurance. Je crois qu’il y a donc vraiment quelque chose à faire pour intégrer le podium et bousculer la hiérarchie marocaine installée, ou du moins peser plus sérieusement sur la course.
Julien : Ils n’ont pas tant de failles que ça, ils ont toutes les clefs pour encore bien réussir.
Un objectif 2019 pour ce MDS ? Individuel et/ou Team ?
Erik : L’objectif est toujours de faire une course pleine. Il est difficile de se mettre un objectif de place ne sachant pas quel niveau de performance auront les autres coureurs. Mais jouer dans le groupe de tête serait toujours un réel plaisir ! 🙂
Julien : L’objectif sera d’abord individuel pour faire la meilleure course possible (si possible dans le top 10) et si les copains (ines) du Team sont meilleurs que moi, on devrait faire une belle place par équipe.