Retour sur le Trail des crêtes d’Espelette avec Erik Clavery

Alors que se profile déjà la Suisse et son célèbre Eiger Ultra Trail 101km (et 6800m de D+ !!!) , retour rapide sur le trail des crêtes d’Espelette avec Erik Clavery !

Inscrit sur un coup de tête un soir dans le lit, nous voilà avec Céline en route pour Espelette et l’incontournable Trail des Crêtes.

Week-end express dans le Pays Basque.

Mais pourquoi y va-t-on, pour la course ou pour la fête ? Pour les deux !

Au programme une semaine après le trail de la Grande Champagne, 28km et 1200m de dénivelé positif. Un exercice qui sort de mon schéma d’entraînement, moi qui me prépare pour un 24h sur circuit plat.

En bref, j’ai à ce jour très peu de travail de VMA (voir pas du tout !) et un dénivelé quasi nul dans les jambes…

Et je vais le sentir !

Parti le vendredi soir après l’école, nous répartissons les enfants chez les grands parents pour prendre plein Sud vers le Pyrénées.

Le camion sommairement aménagé, nous stoppons après la tombée de la nuit au milieu des Landes pour optimiser la nuit et se reposer avant la course dont le départ est prévu le samedi à 13h30.

Lendemain matin, petit déjeuner sous les pins et nous voilà repartis pour la dernière heure de route.

Notre arrivée matinale nous permet de profiter pleinement du village et des lieux.

Nous sommes prêts !

Sur la ligne de départ, je retrouve Thierry Breuil, que je n’avais pas revu depuis une éternité. Un grand plaisir.

13h35, le départ est donné pour 3 premiers kilomètres relativement roulant, sur bitume. Je suis dans le groupe de tête composé de 5/6 coureurs.

Même si le temps est couvert et plutôt agréable, l’ambiance est humide et nul doute qu’il faudra bien boire et gérer son effort…

Pour l’hydratation, aucun problème puisque 12 ravitaillements sont prévus sur le parcours. Pour la gestion de l’effort…on verra !!!

Après 3 kilomètres, nous arrivons à 4 au pied de la première montée, même si depuis 500m la piste commence à s’élever. C’est la plus difficile, puisque ce sont plus de 700m de dénivelé en deux temps.

Je sens dès le début que la montée va être…longue ! Mais je ne me résouds pas à laisser partir le premier.

Un kilomètre plus loin, je suis contraint de freiner mes ardeurs. Sûr qu’à ce rythme je vais exploser en vol…si ce n’est pas trop tard. Le souffle est court et les jambes ne poussent pas assez.

Le troisième me double juste après et rejoint le premier. Ils me prennent rapidement une vingtaine de mètres.

J’arrive à limiter la casse jusqu’au 4ème kilomètre où une légère descente me permet de souffler un peu, mais tout en relançant fort. Le quatrième m’a également rejoint et doublé. Je prends sa place de quatrième.

Nous en sommes à mi pente…vivement le sommet !!

La seconde moitié se durcit. Virage serré à droite, et nous voilà droit dans la pente !

Ouch…

Je prends d’emblée mon allure sans me préoccuper des autres coureurs. Ce serait une nouvelle erreur. Maintenant, l’objectif est de monter en arrivant suffisamment bien en haut pour relancer fortement et faire une belle fin de course.

D’emblée, je me mets au pas de marche avec en point de mire la tête de course. Ils ne sont pas loin mais me grappillent mètre après mètre.

Puissance, fréquence…le tout avec les bras…mais je ne peux m’empêcher d’être plier en deux, le « nez sur les cailloux » !

Plus que 3 kilomètres avant le sommet…Ouch

Une pente un peu plus légère pendant quelques mètres se présente avant la phase finale.

Le mur du dernier quart de la montée m’est fatale. Le tee shirt est mouillé, quant à moi, je sèche.

Le cinquième revient sur mes talons, et devant, l’écart devient conséquent. Je persévère dans mon pas le plus cadencé possible.

Le sommet se présente enfin. Un soulagement. Le cinquième me rejoint au ravitaillement du point sommital, et nous repartons ensemble.

8,5km de parcourus.

Il me propose de passer devant, je lui laisse cet honneur… j’ai besoin de récupérer !!!

400m de cailloux où je récupère tant bien que mal, et ça repart…progressivement.

Devant, il n’a pas tardé à faire l’écart.

J’accélère dans la descente qui ne tarde pas à refaire place à une nouvelle montée. Derrière, personne…tant mieux !!

Passage au ravitaillement du col de Zuharreteaco. Comme lors de tous les ravitaillements, je bois et m’arrose. Je passe quelques secondes après mon prédécesseur.

La première moitié de cette seconde ascension me plait déjà plus. Une montée régulière sur un petit monotrace. J’en profite pour relancer fortement, et j’ai même le plaisir de voir les 2, 3 et 4ème devant moi. Ce dernier sur lequel j’ai déjà 1’ de retard !

Le ravitaillement suivant se situe sur la frontière franco-espagnole, à Gorospil Lepoa. Virage à droite pour la seconde partie, plus pentue, mais je me sens déjà mieux que sur la première ascension. L’acclimatation se fait sentir.

Nous pénétrons dans le brouillard. Comme depuis le début, de nouveaux cavaliers parsèment le parcours.

Devant, le coureur disparaît de ma vue. Derrière, personne.

Nous suivons la crête.

Tout au long du parcours, pour ne pas nous perdre, un fil d’Ariane bleu chemine. En contrebas, les coureurs arrivent par le chemin que j’ai emprunté quelques minutes plus tôt.

Enfin le sommet. Le second. Ouf !

Descente directe, descente raide vers le col de Zuharreteaco passé un peu plus tôt. Première partie de descente. J’enchaîne sur la piste qui prolonge la descente jusqu’au col et ravitaillement suivant, qui annonce le pied de la dernière ascension. Plus court, mais un peu plus pentu que le précédent. Mais c’est le dernier !

Je longe cette nouvelle crête en direction du col des Trois Croix et du dernier sommet.

Je suis enfin dans la course malgré une ampoule qui me chatouille au pied droit. Le pied trempé se balade dans la chaussure : frottement et ampoule : grrr !

Déjà 17 kilomètres de parcourus et seulement 11 encore à réaliser.

Je progresse enfin mieux et je m’accroche à distance au 4ème 1’30’’ devant. Je sens que la fin va être sympa !

Col des Trois Croix, ravitaillement rapide et rafraîchissement, je poursuis vers le sommet où nous attendent 2 cavalières présentes au pied d’une antenne. Certainement pour la sécurité.

Mais ce qui est bon moralement, c’est que débute la longue descente vers Espelette !

10 kilomètres de descente directe, du pur bonheur ! En avant !

Je lâche les freins et commence à voir les kilomètres défiler, même si de temps en temps je me calme, je m’emballe !

Un virage à droite où je retrouve une piste et quelques marcheurs, je relance avec en point de mire le coureur précédent. Au bout, nous retrouvons les courses de 15 et 21km, c’est reparti pour la descente en forme de slalom géant ! Ou comment rendre la course ludique !

Je ne vois pas les kilomètres défiler. Une descente très raide, une relance en faux plat, je retrouve le bitume et passe au dernier ravitaillement dans un corps de ferme, ça sent bon !

Les 5 derniers kilomètres sont indiqués. Il n’en reste déjà plus que 3, en descente et sur goudron.

Espelette, me voilà !

C’est toujours la course, je slalome entre les nombreux coureurs des autres courses jusqu’à l’entrée d’Espelette. Une passerelle au dessus de la route principale, une montée jusque dans les rues du cœur de village et nous y voilà presque !

Au milieu du village, j’ai la surprise de voir Stéphane et Sandrine, nos voisins en vacances dans la région, sur le bord à m’encourager !

Une bise, et ça repart !

Un tour de pâté de maison, et me revoilà !

200m plus loin, et c’est l’arrivée. Ouf !

Je termine 5ème, finalement à 1’ du 4ème…et du 3ème ! Les écarts ont fondu, la fin de course m’a été favorable. Quant au vainqueur, il est à 4’. Bien trop loin, mais j’en reste satisfait, l’entraînement n’ayant pas été des plus adaptés à cette course.

Et pour conclure cette belle après midi de course, je retrouve Enrique avant la soirée devenue mythique au fil des 44 années que compte la course.

Et nous en sortons sans déception, en bonne compagnie à une table de vendéens !

Récit et crédit Photos : Erik Clavery

Site d’ Erik Clavery : ici !

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