Anoura Barré, portrait d’un gardien de refuge

« Mon métier consiste à faire le lien  entre la montagne et l’humain »
Anoura a 38 ans, deux enfants et un accent chantant. Ce fils de ‘baba-cool’ comme il le dit lui-même, a été bercé par la liberté de l’univers montagnard. À 5 ans, il accompagnait son père, citadin venu s’installer comme boulanger dans l’Ariège, lorsqu’il montait porter du pain à ses amis gardiens de refuge. Puis il a grandi avec la montagne comme terrain de jeux. L’été de ses 19 ans, son parrain en charge du refuge de l’étang d’Araing lui propose de venir le seconder pour une saison. Anoura, BAC Pro hôtellerie en poche, prévoyait plutôt de partir parcourir le monde, mais il accepte… Et 19 étés plus tard, il est toujours là-haut !
 
Cet excellent cuisinier profite de la saison d’hiver pour confectionner depuis chez lui de savoureux pâtés, des confitures gourmandes et de magnifiques conserves de produits locaux. Des réserves qu’il stocke ensuite au refuge pour le plus grand bonheur de ses hôtes qui se régalent au petit-déjeuner comme aux pique-niques !
De juin à mi-octobre, Anoura gère le quotidien du refuge de 52 places. Là-haut « il y a bien sûr le cadre que l’on redécouvre chaque année et dont on ne se lasse pas et qui me nourrit beaucoup. » Mais ce qui est au centre de ce métier c’est bel et bien l’humain. C’est ce qui passionne aussi Anoura : l’échange vrai, les rencontres, les discussions… « j’adore préparer des petits apéritifs post-rando avec mes digestifs aux trèfles alpins ou au serpolet cueillis sur place ! Ce sont des moments chaleureux où les gens échangent simplement ». Puis il y a ce fameux écart que l’on ressent entre le refuge et la vallée : ici les gens coupent avec leurs habitudes «  ils sont un peu obligés car il n’y a ni réseau téléphonique ni wifi » dit-il en souriant et puis « j’aime ce décalage qui est aussi social : là-haut, tout le monde se tutoie, le grand patron s’assoie à la même table que l’ouvrier, des gens de milieux très différents se rencontrent et tout le monde est au même niveau. »
Au pied du pic du Crabère, à 1965 m d’altitude, Anoura retrouvera bientôt son petit lit posé sur les palettes de boissons. Ses pieds dépasseront toujours dans le bureau où se prennent les réservations, et le bonheur d’accueillir les randonneurs sera intact. Et puis… ne le dites pas trop fort mais Anoura est doté d’un pouvoir magique sur les enfants : il a le don de leur faire raffoler de la soupe aux chénopodes (épinards sauvages) et aux orties ! 
 
☞ En lien avec les gardiens de tous nos refuges, nous sommes à même de vous mettre en contact avec ces ambassadeurs de la montagne. Vous pourrez découvrir des profils uniques, aux parcours aussi riches que variés !
🍃 Recette de la soupe aux orties-chénopodes d’Anoura
 
 Ingrédients : 
Feuilles de chénopodes et d’orties
100gr pommes de terre /pers
Vinaigre blanc
Beurre
Farine
Sel, poivre
☞ Recette :
1. Cueillir de jeunes feuilles de chénopodes Bon-Henri (reconnaissables par leur petites billes blanches fines sur le dessous, que l’on ressent très bien en passant le doigt.)
2. Cueillir environ le même volume de jeunes pousses d’orties 
3. L’ensemble de ces feuilles doit remplir au moins la moitié de votre casserole 
4. Faire tremper ces feuilles dans de l’eau au vinaigre blanc. Sécher et égoutter
5. Faire compoter l’ensemble des feuilles avec du beurre, à feu doux et en couvrant. 
6. Saupoudrer la compotée de farine en mélangeant puis délayer avec de l’eau, versée petit à petit comme une béchamel, jusqu’à arriver à la moitié du volume de la casserole.  
7. Ajouter 100gr de pommes de terre émincées par personne 
8. Laisser cuire 1h à 1H30 
9. Mixer l’ensemble, saler poivrer et éventuellement crémer. 
 
Régaler petits et grands !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *